C'est une des rares fois où je n'ai pas noté l'oeuvre cinématographique, mais le message, l'incarnation, et ce qu'il enseigne à la société.
J'ai un biais de départ : mon métier est rélié à l'humain, à la création de cadres culturels forts où une intelligence collective peut germer et se déployer.
Je vous assure, ce n'est pas de la niaiserie de considérer que ce film est un modèle de société à s'approprier et à transmettre. Tout mon métier d'accompagnateur de transitions humaines, dans des équipes, dans des institutions, fait écho à ce qui est crée ici : un cadre avec des valeurs et des règles fortes, une personne qui aide à poser ce cadre, et demande à chacun de co-contribuer à respecter ce cadre collectif, cette même personne qui est le premier garant mais pas le dernier, incarnant ce cadre par son attitude, son exigence. Une raison d'être pour le collectif et donc pour le cadre tourné vers l'intérêt et le bien-être des membres qui le composent.
Coach Carter n'est pas une histoire à propos de discipline, menée à coup de bâtons. Il raconte ce qui fait que certaines institutions réussissent à pérenniser par leur histoire, leur ancienneté, leurs traditions, une constante : le respect.
Des institutions parfois politiques, sociales, sportives, artistiques : elles sont de toutes sortes.
Alors, certaines de ses dites institutions le font de manière oligarchique, pyramidale, archaïque, certes. Mais il y a dans ses principes une leçon, une manière de faire à retirer.
C'est à mon sens une nécessité, et notamment dans les quartiers : donner un cadre, en étant le plus désintéressé à titre personnel, et avoir le touché humain nécessaire pour le nourrir collectivement.
C'est de mon point de vue, une issue potentiellement salvatrice pour nos banlieues. Une inspiration pour l'éducation.