Dans un village au coeur du Middle-West américain, Suzanna, 23 ans, change de sexe et s’apprête à devenir Coby.
Premier long-métrage pour Christian Sonderegger qui n’est autre que le demi-frère de Coby. Ce dernier nous fait découvrir de l’intérieur la transformation physique et psychique de son frère. C’est ainsi qu’il filme mois après mois Suzanna, puis Coby, entouré de sa compagne.
Ce documentaire à priori anodin ne l’est pas, surtout lorsque l’on sait que l’histoire de Coby se déroule en pleine Amérique pro-Trump. Le réalisateur suit pas à pas Coby sans jamais intervenir, lui et sa compagne (ainsi que ses parents) interviennent tout au long du film et donnent leur sentiments vis à vis de cette transformation, tout en alternant avec des images d’archives de Coby alors adolescent (se faisant appeler Jacob) se filmant sur YouTube (on découvre alors son émerveillement en découvrant les nombreux changements que subit son corps depuis qu’il prend de la testostérone : sa voix devient plus grave, ses seins deviennent plus petit, la pilosité apparaît, …). Une fois adulte, le processus prend une toute autre ampleur, avec la mastectomie (ablation des seins), la phalloplastie (création d’un pénis), puis l’hystérectomie (retrait de l’utérus).
Jamais voyeuriste, on découvre une famille aimante et ouverte d’esprit (!), avec des parents qui l’auront accompagné tout au long de son processus tout en lui témoignant leur amour (c’est assez rare que cela se passe aussi bien chez les transgenres). Coby (2018) est un récit touchant, entre humilié, bienveillance et intelligence.
Par la suite, Christian Sonderegger a participé à l’écriture de A Good Man(2021) avec Noémie Merlant, où il était question là aussi de transidentité.
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