Le monde merveilleux des gros

Ha, ils se sont enfin décidé à le mettre dispo sur internet (sur youtube). Bon pas aussi chouette que je l'aurais espéré mais ça se regarde.

Alors ce qui est marrant, c'est que pour moi qui aime les rondes, ben j'ai forcément du mal à me concentrer sur le sujet : quand la belle brune se déplace, je suis absorbé par ses formes généreuses, par la danse de ses fesses et autres bourrelets, surtout que le réalisateur a la bonne mauvaise idée de mettre son actrice en bikini, alors que la plupart des rondes complexées et harcelées optent pour un maillot une pièce... :p

Soit.

Ma perversité m'a quand même fait réfléchir. Pour marquer les gens et pour être moins premier degré, il aurait sans doute été plus intéressant d'imaginer un monde de gros où les maigrichons se font harceler. Cela aurait rendu la première moitié un peu plus riche, un peu plus comique aussi plutôt que d'avoir ces plans misérabilistes étirés à outrance. Cette idée géniale n'est pas de moi, c'était dans u épisode de "Twilight Zone", avec cette femme qui espère retrouver un visage 'normal', c'est-à-dire un visage qui est difforme pour nous (et son visage difforme est normal pour nous).

L'intrigue est assez faible, hélas. Pendant une bonne partie du temps on voit miss Piggy se faire maltraiter par deux groupes d'individus : des filles d'abord, des garçons ensuite. Le premier souci, c'est qu'il ne se passe pas grand chose. Les filles jouent avec l'épuisette et se moquent d'elle pendant de longues minutes sans varier leur sadisme d'un pouce ; les garçons sont plus brefs, du coup ça paraît plus varié, mais au final, ils ne font que la chahuter et la soulever. Certes c'est déjà beaucoup mais je m'attendais à ce que ça aille plus loin vu les circonstances.

Et puis plus rien. Mais c'est déjà trop. Parce qu'à la fin, on assiste un événement (étiré en longueur aussi) qui est amusant parce qu'il permet d'exploiter un personnage vraiment bizarre dont on comprend vite qu'il n'est pas tout-à-fait gentil, aussi parce que c'est une bonne façon d'avoir vengeance, mais en même temps c'est faible, parce que la revanche n'est que partielle. En effet, le monsieur ne s'occupe que des filles et ne touchent pas aux garçons, du coup il aurait peut-être été plus fort de n'avoir que les filles pour harceler le personnage principal.

Autre erreur, cette anti-héroïne n'est franchement pas une flèche... elle n'a pas un comportement très rationnel.Ou bien ce sont les auteurs qui n'ont pas assez réfléchi au personnage. Pour le bikini par exemple. Mais aussi dans sa manière d'agir par la suite. Je comprends qu'elle soit sous le choc... sans doute qu'un approfondissement psychologique par le biais d'un monologue ou d'un dialogue aurait permis de mieux comprendre sa réaction. Mais franchement, vu comment elle réagit... ben on a envie de rire avec les agresseurs, on se croirait dans un teenmovie américain, tant le harcèlement est fait au premier degré, sans distanciation, avec beaucoup de misérabilisme.

La mise en scène est correcte : on voit ce qu'il faut voir en terme de découpage, la caméra est globalement bien placée pour renforcer les idées de l'auteur. Le montage fait défaut, puisque le film est deux fois trop long. Le casting est correct ; miss Piggy est mignonne, sexy, fait bien la cruche (en supposant que c'était bien là l'intention des auteurs) ; le monsieur a une bonne gueule ; les autres ados aussi. Les décors sont bien trouvés et bien filmés. La photographie est plaisante.

Bref, le scénario est quelque peu maladroit voire paresseux mais au final ça se regarde tout de même.