Je n’ai pas spécialement pour habitude de regarder beaucoup de films d’animation. Peut-être la sensation d’être trop grand pour les regarder ? C’est une bonne question… Pourtant, mes dernières expériences en la matière étaient relativement concluantes, notamment avec Vice-Versa, qui avait été un grand coup de cœur voici deux ans déjà. Personne ne contredira le fait que Pixar est capable de faire des merveilles, et le dernier-né de leurs studios, Coco, s’annonçait sous les meilleurs auspices.
Le Mexique, climat chaud, musique latine, les familles s’apprêtent à célébrer la Fête des Morts, moment de célébration unique et symbole même de la culture mexicaine. Coco est à l’image de cette fête, belle, haute en couleur, mémorable. C’est un véritable voyage culturel de l’autre côté du monde, la découverte de coutumes ancestrales et ramenant à des traditions qui trouvent leurs racines dans les liens les plus fondamentaux entre les humains. Coco, c’est aussi la volonté d’un petit garçon de suivre la destinée incroyable de l’un de ses héros, de suivre la voie des artistes plus que celle des ouvriers, d’aspirer à une vie pleine de paillettes, de gloire, de musique et de chansons, plutôt que d’être contraint à s’enfermer dans une usine de confection de chaussures. Entre le rêve et la réalité, entre les aspirations individuelles et l’influence de la famille, entre la vie et la mort, Coco est un périple initiatique qui va, sur son chemin, mener à des révélations pleines de leçons de vie.
La première inspiration de Miguel, c’est de devenir un grand artiste. Comme tout enfant, il rêve de belles choses, d’être au cœur de l’attention, de suivre une grande destinée. Mais sa famille, brisée autrefois par la musique, a banni celle-ci de sa vie, et c’est dans la clandestinité que Miguel vit sa passion. La famille se présente alors comme une entrave, un microcosme oppressant qui freine le petit garçon dans son développement, en préférant lui imposer une direction qui lui paraît plus raisonnée et raisonnable. Miguel se rendra d’ailleurs compte que c’est également le cas des membres décédés de sa famille, qu’il va rencontrer dans le fameux monde des Morts, qui va lui offrir de grandes découvertes qui vont lui ouvrir les yeux sur son passé et son futur. Car le héros qu’il avait tant adulé n’était pas celui qu’il croyait. Et si la musique était responsable de la rupture fatale qui a brisé la famille et son destin, elle est également le seul remède permettant de panser les plaies du passé et de rêver à un avenir meilleur.
Coco vient donc s’avancer sur deux fronts : l’art et la famille. L’art, jugé comme étant source de malheurs et réservé à des personnes peu dignes de confiance, est désacralisé par l’image de l’usurpateur, mais embelli par sa capacité à réunir la famille et à faire garder espoir à Miguel. L’idée du film est de montrer que l’art est quelque chose d’inhérent en nous, c’est quelque chose qui nous permet de nous exprimer et dont il ne faut pas nous priver, mais qui doit être maîtrisé pour ne pas sombrer dans la folie et les excès. Et c’est pour cela également que Coco met beaucoup en avant l’importance de la famille, de profiter de nos proches et d’honorer la mémoire des défunts. Car si l’art est un moyen d’évasion pour l’esprit, il ne faut pas oublier que la famille est toujours là pour nous et qu’il faut savoir composer avec elle pour avancer dans la vie.
Dans ce dernier long-métrage, Pixar reste fidèle à ses classiques tout en étant capable de nous surprendre, grâce à une nouvelle histoire pleine d’émotions et de belles leçons de vie. Visuellement magnifique, bigarré, faisant honneur à la culture mexicaine dans cette ambiance chaude et festive, Coco nous enthousiasme tout en étant capable de nous faire verser des larmes qu’on n’aura jamais honte de verser, car il n’est jamais plus agréable que de vivre de vraies émotions grâce à de belles histoires, et cela, Pixar en est capable plus que bien d’autres.