Depuis peu perdus dans les méandres d'une facilité écœurante, proposant des longs-métrages d'une rare insipidité, les studios Pixar sont pourtant revenus en 2017 à des longs-métrages plus dramatiques et envolés. En témoigne ainsi ce Coco, nouvelle variante animée du fameux "Día de Muertos" mexicain après la sympathique Légende de Manolo en 2014, où nous suivons ici un garçon éprit de musique dans une famille portée sur les valeurs familiales extrêmes qui a pourtant rejeté un ancêtre musicien et interdit formellement que le jeune Miguel pousse la chansonnette à son tour. Ce dernier va malgré lui entrer dans le monde des morts afin de retrouver son ancêtre...
Réalisé par le confirmé Lee Unkrich (Toy Story 3), Coco nous propose une aventure enjouée et particulièrement colorée, non dénuée d'humour grinçant et de passages dramatiques maîtrisés qui nous fait rapidement oublier les Voyage d'Arlo et autre Monde de Dory... Pas sans temps mort, le film s'attardant souvent sur des séquences plus calmes et intensément tristes, le long-métrage n'en est pas moins détonant, notamment grâce à une fluidité d'animation comme toujours épatante, mais également grâce à un univers mortuaire déjanté rappelant indubitablement celui des Noces Funèbres de Burton où les défunts vivent une seconde vie à partir de fêtes d'outre-tombe, de problèmes existentiels inattendus et de lois intraitables.
Courses-poursuites endiablées, prestations musicales improvisées, twists scénaristiques de haute volée et alebrijes volants sont donc au programme, s'enchaînant merveilleusement bien pour ne jamais faiblir. Et si l'on a plus l'impression de voir un nouveau Disney réussi plus qu'un Pixar des temps jadis, Coco ne nous prive jamais d'une bonne humeur constante mêlée à une mélancolie universelle touchant aussi bien l'adulte qu'enseignant des valeurs justes aux plus jeunes.