Dans l’arbre des absents, la mémoire vive crée de la chair. Dans le chatoyant cortège des morts, s’entrelacent pardon et loyauté familiale. Un sublime Pixar débordant de symbolisme, d’humanité, aussi drôle qu’émouvant, abordant avec délicatesse et la question de la mort, de l’oubli, de la mémoire des absents et de ce qui se transmet de façon transgénérationnelle. Miguel reçoit ainsi un héritage avant même sa naissance, une attente…. La loyauté existentielle est une notion qui reflète l'idée d'une fidélité de chacun à ses propres origines et de la trace indélébile qui en résulte. On parlera de « conflit de loyauté » quand les aspirations profondes d’un enfant par exemple, viennent s’opposer à cette loyauté familiale, qui vont entrer en « conflit intérieur » par rapport à cette fidélité inconditionnelle à respecter les règles d'une famille ( par exemple, comme pour Miguel , avec la musique qui vient en fait entrer en conflit avec l’interdit de ses parents mais en loyauté avec ses ancêtres)
il a bien sûr plusieurs niveaux de lecture. Si la narration reste simple , il raconte quelque chose avec une sensibilité toute particulière et n’existe pas seulement à travers son rythme, ses mouvements, son folklore riche de couleurs et d’effets visuels. Je ne vois pas en quoi les personnages seraient manichéens ; il s’agirait plutôt de « figures imaginaires » , de « mythes familiaux » dont les représentations assez ambivalentes justement, composent l’histoire de ce garçon ; une histoire où se déroulent drames, oublis, secrets familiaux, souvenirs et conflits de loyauté , bref une belle histoire de transmission et d’’héritage …Ce personnage de Coco est effectivement d’autant plus présente par sa quasi absence , puisque toutes l’histoire intime, et même inconsciente de cette famille s’est construite autour d’elle. C’est aussi une façon dédramatisée d’aborder la mort et les angoisses profondes qui s’y rattachent (je pense à l’évocation de ce monde des morts tout de même issu d’une mythologie et d’une culture propre au Mexique.