"Film trop lisse, beau livre d'images" a-t-on pu lire ici ou là.
Eh bien moi j'ai aimé cette peinture élégante et raffinée, cet univers de mondaines corsetées et chapeautées évoluant au milieu d'aristocrates fêtards.
Et puis, au-delà de ce tableau d'époque, Anne Fontaine a su recréer le personnage d'une jeune Chanel en devenir dont la moue et les airs boudeurs, bien souvent reprochés à Audrey Tautou, non seulement ne m'ont pas gênée mais me semblent servir la vérité d'un personnage dont les jeunes années ne nous étaient pas familières.
L'actrice s'est donc coulée dans le moule : regard sombre, détermination farouche et force têtue, enfant gâtée insupportable et délicieuse dont Benoît Poelvoorde un protecteur poignant de sincérité, ne va pas tarder à devenir l'amoureux transi et sans espoir.
Une belle qui n'a d'yeux que pour le séduisant Boy Capel : Alessandro Nivola qui d'un simple regard fait battre les coeurs.
Et pour compléter cette galerie de portraits, Emmanuelle Devos en mondaine pétillante au grand coeur nous offre une composition pleine de peps qui donne à l'histoire de cette fille libre au look androgyne,"qui ne ressemblait à aucune autre" un charme singulier.
Le portrait d'une jeune "irrégulière" qui selon moi n'a pas démérité.