Un meurtre est commis. Un policier infiltre l'hôtel de passe où travaille Coeur de Lilas, une prostituée afin de trouver le coupable. Mais il tombe amoureux de Lilas.
Une bonne partie du film ne dépare pas des productions de l'époque et porte des maladresses mais la dénouement (qui se déroule sur environ 20 minutes, donc ça vaut tout de même le détour) est magnifique, ainsi que quelques autres pépites !
Oui, nous sommes face à un film de gangsters français des années 30. Le folklore n'est pas très original. Jean Gabin y est caricatural en caïd (néanmoins, il est dans un de ses seuls rôles où il est antipathique). Ceci dit, le film date de 1932, il a peut-être inauguré ce folklore, galvaudé par la suite. Et il y a quelque chose de déstabilisant. Nous sommes à l'aube du parlant. Et à la lisière entre les films d' "apaches" propres au muet et les films de gangsters au verbe haut d'après. Le film mêle les deux, ainsi que les acteurs qui alternent les deux types de jeux. Il y a même des moments où Marcelle Romée, l'interprète de Lilas, fait du mime et roule des yeux ! C'était en fait une volonté du réalisateur qui souhaitait garder le meilleur du muet (on peut lire ses interviews au sujet du film sur La Belle Equipe). Et à côté de cela, il y a le crin-crin du limonaire pendant tout le film, fatigant à la longue.
Mais à côté de cela, il y a une scène sublime de bagarre dans un café, filmée uniquement à travers les ombres projetées au mur et les réactions des clients, par un beau panoramique.
Et un final où alternent les terribles aveux de Lilas à André, l'arrivée du mac Martousse et une noce bruyante qui finit par envahir la salle où se trouve le couple, filmé avec vigueur, excellent !
Si vous voulez en lire plus sur le réalisme noir, vous pouvez voir mon blog.