Le coming-age-movie est un sous-genre qui ne cesse de faire des émules. En effet, les récits d’émancipation ou, pour paraphraser le terme américain, de passage à l’âge adulte sont devenus un sujet de film très à la mode durant les dernières années. Que ce soit dans le cinéma indépendant ou celui plus mainstream, on en voit de tous les genres et de toutes les nationalités, mais surtout orientés vers la gent féminine. Le cinéma québécois ne déroge pas à la règle, nous en fournissant deux ou trois à chaque année. Et voici que débarque l’adaptation d’un best-seller du cru pour faire vibrer les cœurs en émoi cet été. Si l’on passe un bon moment de détente avec cette bluette estivale qu’est « Cœur de slush », ce n’est pas non plus l’extase et on préfèrera le bien plus drôle et caustique « Jeune Juliette », sorti il y a quatre ans.
C’est pourtant l’excellente Mariloup Wolfe qui est à la barre. La cinéaste québécoise nous a livré il y a quelques années son sublime petit bijou au goût d’antan, « Jouliks », et l’an passé une bonne comédie politique qui voyait Maripier Morin devenir Ministre de la Culture du Québec. Virage total avec ce petit feel-good movie sentimental aussi sympathique que superficiel et prévisible. En effet, dans « Cœur de slush », rien n’est vraiment marrant, rien n’est vraiment original et on ne trouvera pas non plus de thématiques qui n’ont déjà été traitées ailleurs et souvent en mieux et plus approfondi. En gros, c’est attendu et cousu de fil blanc mais le long-métrage a le mérite d’être dans l’air du temps et empreint de beaucoup de justesse. Dans les situations comme dans le jeu de ses jeunes acteurs.
Il a aussi de gros défauts notables. D’abord près de deux heures pour un film de la sorte, c’est beaucoup trop et la cinéaste aurait largement pu couper dans le lard. Bien que l’on soit dans une adaptation, pas besoin de recalquer l’entièreté du roman pour le grand écran. Ensuite, les redondances sont nombreuses, confirmant le premier point. Pour terminer, tout est très féminin. Ce qui est logique vu la manière dont le livre est écrit, apparaît un peu moins évident ici à l’écran. « Cœur de slush » manque clairement de contrepoids masculin, la gent masculine étant réduite à des garçons en manque de sexe. Pourtant, le charme d’un premier baiser sur la musique ô combien adaptée d’Angus et Julia Stone, « Big Jet Plane », la douceur et l’insouciance d’un été pas comme les autres ou encore le charme incontestable de l’actrice principale font qu’on passe un bon moment avec ce joli petit film qui sera néanmoins vite oublié.
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