Le "Cœur fidèle" et mélancolique d'Epstein

Deux mois après avoir découvert "La chute de la maison Usher" tourné cinq ans plus tard, j'ai découvert "Cœur fidèle" du même Epstein, me lançant dans un cycle de cinéma muet (découvrant 47 films muets en un mois et demi).


Ce qui marque dans "Cœur fidèle" bien sur c'est la séquence du manège : la caméra tourne à une vitesse folle, peut être encore plus vite que le manège qui rend prisonnière Marie,


puisqu’elle se marie simultanément avec Petit paul qui tente de l’embrasser et la toucher.


La séquence dure assez longtemps, comme un suspense,


car parallèlement Jean tente de la retrouver.


Outre cette séquence centrale et d’autres de superpositions (le visage de Marie sur la mer dans les pensées de Jean), évidemment impressionnantes pour l’époque et les décors réels de Marseille ont un effet documentaire agréable, il y a les deux interprètes principaux : Gina Manès et Léon Mathot qui sont très émouvants. Ayant des yeux très beaux, ils ont, surtout dans la dernière partie, des regards vraiment déchirants, qui plus est, lorsqu’ils regardent directement vers nous.
Difficile de ne pas être ému pour ce couple qui tente de vivre un amour impossible, pourri, par ailleurs, par les commérages.
Le film tire sur la corde pour ses 86 minutes, surtout vers la fin, à cause de ralentis, de plans lents, contrecarrant avec les séquences et un montage épileptique du début. La fin d’ailleurs est surprenante. Le ton de « Cœur fidèle » est très mélancolique, même avec un peu d’humour noir.
Une très bonne surprise, et pas la dernière de la part de Jean Epstein.

Derrick528
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le 26 juil. 2021

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