La punchline de Dieu!

Mon coeur était cerné de doutes et d'aprioris avant de rentrer dans la salle obscur: allais-je assister à une farce grossière, un navet remplit de clichés sur fond de bons sentiments? Cette vogue de films sur le "vivre ensemble" me semblait arriver à saturation... QUE NENNI! Merci Mr Fabrice Éboué de nous offrir Coexister, qui tel une droite de Tyson sonne le spectateur de rire sur un petit fond de religion.

Oui, un petit fond de religion car les confessions sont judicieusement mis à l'index afin de ne pas tomber dans le système pervers du "moi contre toi et tout le monde s'embrasse à la fin". Ce n'est pas la religion qui est attaqué dans ce film mais bel et bien les hommes qui la pratique ou du moins qui croient en connaître le sens. Pas de visions truquées donc mais des religieux à la ramasse entre un rabbin dépressif adepte de documentaires animalier, un imam qui n'en n'est pas un et qui ne pense qu'à la boisson et aux dames et un prêtre certes propre sur lui mais sérieusement porté sur le jupon! Le must? Dans leur quête musicale rien ne va s'arranger, bien au contraire! Cocaïne, sexe, combines et j'en passe! Et l'humour! On rit, mais on rit! Le talent d'humoriste d'Éboué surfe sur l'histoire et nous régale de punchnlines assassines, de celles qui piquent là ou ça fait mal sans jamais tomber dans le puit sans fond de la polémique. La shoah, les attentats islamiques, la pédophilie... On ne recule devant rien, on se moque des susceptibilités pour nous mettre en face de nos propres préjugés et hop, on passe à autre chose car notre petit univers ne devrait pas autour de nos croyances qu'elles soient vrais ou non.

Généreux. Un film généreux. Le trio est formidable, la complicité sans égal. La mise en scène est élégante, autre jolie surprise. Bien sûr on aurait pu creuser parfois un peu plus le sujet, nous fournir une fin moins au rabais mais on passera outre devant cette comédie tout en rires et en chansons. Au delà du fait de forcer les gens à vivre ensemble, on les incite à sourire et à se serrer la main. N'est-ce pas là le principal?