On peut très bien crier à l’entre-soi artistique, taper sur Jarmusch qui se regarde filmer des personnalités, oui.
Mais même en étant assez inégal, j'ai goutté cette anthologie de courts comme du caviar, ou comme un bon ramen, parlons de ce que l'on connais, je n'ai jamais mangé de caviar.
L'exercice auquel se livrent tous ces acteurs est moins simple qu'il n'y paraît, se jouer soit même, avec tout l'ennui, le vide et l'absence de sens que cela peut engendrer, va plus loin que le simple étalage de soi. En assemblant tout ces petits morceaux éparses, Jarmusch distille avec légèreté, brio et sourire en coin, ce qui me semble, du peu que j'en ai vu, être l'essence de son cinéma : le vide, l'ennui, l'ironie et un certain fatalisme dans lesquels se logent une partie de la beauté de l'existence.
Et puis bon, face à, entre autre, cette double Cate Blanchett, Tom Waits prenant mal tout ce que peut dire Iggy Pop et surtout GZA et RZA trinquant de leur verre de thé la cafetière de Bill Murray, peut-on vraiment chipoter ?