Cover Watching Challenge 2021, voyons voir...

Watching Challenge 2021, voyons voir...

Challenge complété le 30/07 !!

Première participation pour ma pomme, rien que l'élaboration de cette liste aura déjà eu ses intérêts, que ce soit en découverte totale, en "Oh putain c'est vrai, je l'avais zappé lui !!" voir même en "Naaaaannnn, ça existe ça ?!?"

Si ...

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51 films

créée il y a presque 4 ans · modifiée il y a 4 mois
La Garçonnière
8

La Garçonnière (1960)

The Apartment

2 h 05 min. Sortie : 16 septembre 1960 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Billy Wilder

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

00- Un film qui se passe pendant le réveillon du Jour de l’an

Vu

Mon premier Billy Wilder, très belle photo donnant une sensation d'usine titanesque à ces immenses bureaux collectifs et saisissant parfaitement ce que peut avoir à dire cet appartement. Le film, à l'image de Jack Lemmon et Shirley MacLaine, est aussi drôle que touchant, de ceux à l'amour des gens normaux que le cinéma américain savait faire à l'époque sans les rendre trop larmoyants.


Première sélection pour cette entrée :
https://www.senscritique.com/film/L_Homme_de_la_rue/453717 mais il se passe durant le réveillon de Noêl, encore une fois merci à ceux (sur vodkaster cette fois ci) qui mettent des film un peu au pif dans des listes/sondages thématiques...

Onibaba, les tueuses
8

Onibaba, les tueuses (1964)

Onibaba

1 h 45 min. Sortie : 29 janvier 1966 (France). Drame, Épouvante-Horreur

Film de Kaneto Shindō

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

01- Un film avec un protagoniste masqué

Vu

Ce huit clos à ciel ouvert suinte de partout, et si l'on a la chance d'avoir pu apaiser sa faim, c'est la soif qui prend le relais. Soif d'eau certes, d'alcool aussi pour certains, mais surtout de sexe pour tout le monde.

Du noir, du blanc, le gris est denrée rare. Esthétiquement on est face à de la force brute, pure, avec tout le raffinement que ça peu impliquer. La caméra comme le montage alternent, voir font cohabiter, nervosité et contemplation. De tout ça sort un bon nombre de séquences incroyables, à commencer par celle que je trouve la plus folle visuellement: plan fixe sur le "démon", pluies torrentielles et un dynamisme incroyable, créé par ces effets de lumière tout simplement hypnotiques.

Celui là je le garde pas loin, on risque de se revoir souvent.

Freaks - La Monstrueuse Parade
8

Freaks - La Monstrueuse Parade (1932)

Freaks

1 h 04 min. Sortie : 7 octobre 1932 (France). Drame, Thriller

Film de Tod Browning

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

02- Un film pré-code

Vu

Écrire sur Freaks c'est forcément enfoncer des portes ouvertes, si il nous parle initialement de la marge, et du fait que ceux vivant en bordure de la société cherchent, comme tout le monde, à trouver sur qui taper, le vrai sujet est bien évidement la monstruosité.

Reste à savoir laquelle, puisque celle physique ou mentale nous est présentée comme initialement humaniste, c'est bien de celle de la norme dont il est question, car au final c'est bien elle qui force les monstres à agir monstrueusement.

Pour ce qui est de la mise en scène Tod Browning emprunte évidement à l'épouvante, mais en la détournant le plus souvent, si ce film est bien pré-codes c'est aussi car il en anticipe énormément, jouant sur l'horreur humaine bien plus que sur celles de ceux que d'autres voient comme pas vraiment humains, ce qui en fait un film aussi intemporel que d'actualité.

Le Salaire de la peur
8

Le Salaire de la peur (1953)

2 h 28 min. Sortie : 22 avril 1953 (France). Aventure, Drame, Thriller

Film de Henri-Georges Clouzot

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

03- Un film dont le tournage a été chaotique (et on veut savoir la raison)

Vu

Niveau raisons, rapidement :

Véra Clouzot qui tombe malade
Henri-Georges Clouzot qui se casse la cheville
Clouzot qui préfère mettre du vrai mazout plutôt que de l'eau teinté quand un acteur doit y faire trempette
Toujours dans la trempette : noyade de deux soldats qui bossaient sur le tournage
Grève des figurants... pour être payés
Dans les quarante jours de flotte, du coup les décors déteignent, les camions s'embourbent et les grues se cassent la gueule
Un budget qui passe de 102 à 197 millions de francs

P.S. L'intitulé de ce sondage me fait beaucoup rire :
https://www.senscritique.com/top/resultats/Les_films_aux_tournages_les_plus_difficiles/2896146
À ceux qui y répondent : tu y étais ? Parce que perso je peux dire quels sont mes préférés, mais pas quels tournages étaient les plus difficiles.

Commençons par un aveux: j'ai fait les choses dans le désordre, et ai d'abord vu Sorcerer. Le seul point sur lequel je vais faire un parallèle entre les deux est sur le background des personnages, que je trouve un peu rapide ici, là ou Friedkin en fera presque trop. Si ils sont ensuite très bien écrits je trouve qu'ils manquent, dans la première partie, un peu d'épaisseur.

Sur plus ou moins tout le reste le film de Clouzot est une immense montée en puissance, si la mise en place est un peu légère en terme de tensions, ça ne débande pas une seconde par la suite, la peur ne fait que monter, de même que les qualités de la mise en scène, pour atteindre des moments d'anthologie. Et quand arrive le final, le jour de paie de ce salaire de la peur, le titre prend tout son sens.

À noter que Friedkin ne se limitera pas à en faire un remake basique, et y changera énormément de choses, ce qui fait qu'il y a finalement assez peu de point où la comparaison pourrait être intéressante.

A Most Violent Year
6.8

A Most Violent Year (2014)

2 h 05 min. Sortie : 31 décembre 2014 (France). Drame, Film noir, Gangster

Film de J.C. Chandor

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

04- Un film A24 Prod

Vu

L'image du selfmade man, pur dans son intégrité a tendance, de base, à m'énerver. Une fois passé ce constat, elle est plutôt bien utilisée dans le discours d'A Most Violent Year, tous autour d'Abel veulent le corrompre, l'utiliser ou le faire tomber. Les exceptions sont ses employés de base, Julian et Alex, dont les mésaventures mettent en avant que si le patron reste droit, ses choix n'apportent pas de réelles solutions dans un monde gangréné par la violence et les faux-semblants. Si lui souffre moralement et nerveusement de ces situations, eux morflent autant sur le plan physique que moral.

Tout au long de ces 120 minutes, deux films que j'aime beaucoup se sont rappelés à mon bon souvenir: Serpico évidement, pour la droiture face à un monde en décrépitude, et Blue Ruin, pour cette vision de l’Amérique qui, même si elle souhaite parfois s'en passer, ne sait finalement pas faire sans les armes.
Si le premier me semble être une référence évidente, l'écho qui se fait avec le second fait état d'un certain cinéma américain, certes violent, mais questionnant ce rapport à la violence, tout en se refusant à la glorifier, et même à l'esthétiser.

Le dernier véritable moment fort du film en est une très bonne illustration, montré sans voyeurisme, la caméra détournant presque tout de suite le regard.

Why Don't You Play in Hell?
7.4

Why Don't You Play in Hell? (2013)

Jigoku de naze warui

2 h 06 min. Sortie : 28 septembre 2013 (Japon). Action, Comédie

Film de Sion Sono

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

05- Un film de yakuza

Vu

Entre pastiche débordant d'amour du yakuza eiga tel que l'a révolutionné Kinji Fukasaku et film ironisant avec bienveillance sur la création cinématographique amateur et les rêves débiles qu'elle peut se trimballer, Sion Sono surprend toujours autant.

Survitaminé autant dans son jeu que son montage, cette récréation infernale acidulée pourrait énerver de part ses citations continuelles, à la manière d'un Tarantino en roue libre, mais le respect des œuvres ainsi qu'une mise en scène permettant au tout de rester très lisible malgré un rythme de punk auquel on aurait promis une palette de bière à la fin du set, ne ralentissant vraiment que pour s'iconiser, ou pour la blague, nous donne à voir un pur divertissement aussi débile que défouloir, mais de très bonne qualité.

Elephant
7.3

Elephant (2003)

1 h 21 min. Sortie : 22 octobre 2003 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Gus Van Sant

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

06- Un téléfilm HBO

Vu

Il serait terriblement réducteur de limiter Elephant à un film sur une fusillade dans un lycée, cet aspect n'est que l'une des facettes qu'il nous offre à voir, bien évidement celle que l'on retiendra le plus, mais il ne s'agit que de la conclusion, que l'on connaît dès le départ vu l'aura du film.

Ces différents portraits peignent ce qu'est profondément l'adolescence, un temps suspendu oscillant entre beauté et horreur, poésie et grivoiserie, profondeur et superficialité, le tout différemment dosé en fonction des individus.

Si les spectres de la folie et de la mort planent à chaque instant, l'horreur est d'autant plus marquante qu'elle vient après que l'on ai pu voir la vie en ces ado, prête à éclore véritablement mais déjà faite de souffrances et de joies, de conflits et d'entraides, la caméra de Gus Van Sant sublimant au passage chaque image de ce lycée au vernis ordinaire.

L'Évadé d'Alcatraz
7.3

L'Évadé d'Alcatraz (1979)

Escape from Alcatraz

1 h 52 min. Sortie : 31 octobre 1979 (France). Action, Biopic, Policier

Film de Don Siegel

ZayeBandini a mis 6/10.

Annotation :

07- Un film qui se passe sur une île (exit Angleterre et Australie bande de malins)

Vu

Si certaines pistes avaient été plus approfondies ce film aurait pu être beaucoup plus qu'un film à suspens.

C'est là le principal soucis que j'y verrait, en voulant se concentrer sur l'action, mais sans vouloir s'y limiter, Don Siegel aborde des questions de société absolument fondamentales mais ne fait rien de plus que les survoler.

Alors certes le suspens fonctionne bien lors de cette dernière partie, et cette manière de filmer, parfois en jouant presque la carte de l'aspect documentaire, est très intéressante. Mais parler des rapports blancs/noirs et d'un système carcéral déshumanisé au possible sans véritablement en faire un propos me laisse une impression d’œuvre partielle, au grand potentiel inexploré, assez frustrante.

Le Scaphandre et le Papillon
7.2

Le Scaphandre et le Papillon (2007)

1 h 52 min. Sortie : 23 mai 2007 (France). Biopic, Drame

Film de Julian Schnabel

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

08- Un film qui se passe dans un hôpital (psychiatrique ou non)

Vu

Avec un sujet si costaud j'ai régulièrement reporté le visionnage de ce film, par crainte de bris de mon petit cœur.

C'était, on ne va pas se mentir, en partie justifié, certaines scènes étant purement bouleversantes, mais l'objectif du film n'est pas là. Il ne cherche pas, comme on pourrait s'y attendre, à nous traire de nos larmes mais à mettre en scène la poésie et l'humanisme qui peuvent se loger dans une situation aussi tragique et horrible que celle de cet homme.

Si le mélange d'instants présents, de souvenirs, de rêves et de fantasmes sans repères particuliers fait tomber certains films dans une opacité maladroite, il sert tout à fait le propos de celui-ci, insistant sur l'abstraction temporelle induite par cet enfermement total.

Network - Main basse sur la TV
7.7

Network - Main basse sur la TV (1976)

Network

2 h 01 min. Sortie : 16 mars 1977 (France). Drame

Film de Sidney Lumet

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

09- Un film anti-système

Vu

Ce qui rend le visionnage de Network si inquiétant c'est avant tout l'énorme part d'actualité qu'il renferme, cette déconnexion des gens de médias avec la réalité, sauf qu'aujourd'hui le public a une place tellement à cheval dans le processus médiatique que chacun se créé sa propre grille des programmes, tout en alimentant celle des autres.

En soit en le regardant aujourd'hui la logique du toujours plus n'est véritablement choquante que dans sa mise en scène du terrorisme dans un pur objectif d'audimat, sans qu'aucune idéologie justifiant ce soutient ne rentre en compte. Quand a l'idée de placer quelqu'un ayant disjoncté à la tête d'une émission sans se soucier de sa santé mentale, ni du mal qu'il pourrait faire via ses prêches, cela fait bien longtemps que je n'ai pas zappé entre les chaînes télé mais au vu des relents nauséabonds dont j'ai eu vent on serait en plein dedans.

La réalisation de Sydney Lumett est bien évidement fidèle à elle même, d'une très grande qualité, mais le tout est un peu trop démonstratif, et fini parfois par emprunter la forme de son sujet, la télé américaine 70s, ce qui induit forcément un léger manque de subtilité.

Cours, Lola, cours
6.7

Cours, Lola, cours (1998)

Lola rennt

1 h 17 min. Sortie : 7 avril 1999 (France). Thriller, Action, Policier

Film de Tom Tykwer

ZayeBandini a mis 6/10.

Annotation :

10- Un film de la nouvelle école de Berlin

Vu

Une tête brûlée, le bonbon, porté sur pellicule.

À partir d'un scénario simple sans être con pour autant, l'idée est d'incorporer pêle-mêle tout ce que la vidéo, le clip et la démocratisation de l'animation avaient pu apporter, en 1998, à la manière d’appréhender les images en mouvement.

Parfois un peu irritant dans sa manière de toujours avoir le pied au plancher, Cours, Lola, cours n'en est pas moins rafraîchissant, car généreux autant dans la forme que dans le fond, la caméra vole un peu dans tous les sens pour chercher les angles les plus cool, les cut épileptiques retranscrivent parfaitement l'urgence continuelle de la situation, les split screen fonctionnent d'autant mieux qu'ils ne sont pas trop prétentieux.

Et puis cette volonté de ne pas accepter que ce couple, aussi looser soit-il, ne crève aussi bêtement fait plaisir, même si l'ensemble reste un peu casse gueule, comme le serait certainement un clip de techno berlinoise de 77 minutes, mais la volonté de renouveler est là, palpable, presque adolescente, même si elle peut sembler un peu superficielle.

Festen
7.8

Festen (1998)

1 h 45 min. Sortie : 23 décembre 1998 (France). Drame

Film de Thomas Vinterberg

ZayeBandini a mis 9/10.

Annotation :

11- Un film avec une relation incestueuse

Vu, le choc.

Il y a quelque chose comme 7/8 ans mon père, alors que j'étais tranquillement en vacance chez lui, me collait devant Les idiots, après m'avoir vite fait expliqué les principes du Dogme 95, sans vraiment me laisser le choix.

Pour ceux qui l'ont vu, ou comme moi revu, vous comprendrez peut-être que je suis ressorti de l’expérience aussi fasciné qu’écœuré, mais avec la sensation d'avoir découvert un nouvel embranchement des possibilités qu'offre le cinéma lorsqu'il se refuse aux facilitées qui peuvent être dictée par ce qu'on attend de lui. Il s'agissait donc du Dogma 2 le premier de Lars Van Trier, et c'est aujourd'hui seulement que je me suis attaqué au Dogma 1 par Thomas Vinterberg, bien évidement l'un comme l'autre non-cités aux génériques.

Et bien en comparaison Les idiots c'est presque léger dis donc ! Évidement non, mais Festen est un tel concentré de tension, de non-dit, d'horreur, sans jamais posséder le moindre humour, la moindre ironie, ni même un quelconque moment de relâche.

Si dès le Dogma 1 certaines règles sont prises un peu légèrement, comme la notion d'ici et maintenant, Vinterberg livre un film d'une violence, le plus souvent décrite verbalement, inouïe, qui laissera parfois bouche bée, le souffle court, comme face à Requiem pour un Massacre ou Bloody Sunday.

Ainsi il prouve toute la force possible d'un cinéma qui ne se veut pas spectaculaire, ou du moins pas à la manière d'un cinéma normé usant de la violence comme d'un simple apparat cachant l'absence de propos.

Apocalypse Now Redux
8.8

Apocalypse Now Redux (2001)

3 h 22 min. Sortie : 4 juillet 2001 (France). Guerre

Film de Francis Ford Coppola

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

12- Un film sur l’armée

Vu

Souvent qualifié de film fleuve, l’œuvre la plus connue de Francis Ford Coppola l'est bien évidement sur plusieurs points, de part sa longueur dans sa version redux bien évidement, dans son déroulement géographique également mais surtout dans cette manière de vouloir embrasser du regard toute la folie de cette guerre.

Dès le départ on ne peut que constater que le mal est déjà bien ancré, qu'il s'agisse de ce capitaine s’autodétruisant car loin des hostilités ou de l'impérialisme américain testostéroné, capable de détruire tout un village pour la seule raison qu'il possède un bon spot de surf et toujours capable de traiter les villageois de sauvages lorsqu'ils se défendent de manière si désespérée.

La partie dans la plantation française, absente de la version initiale, est essentielle, de part ce qu'elle montre la décolonisation comme inévitable et juste, sans omettre la difficulté pour ces colons, ayant pour certains vécu là toute leur vie, y ayant enterré des proches, à ne serait-ce qu'envisager le départ, aussi bien que le mal qu'ils ont pu y faire.

Le mysticisme de la dernière partie, dérapage complet de ceux arrivés au bout de la folie de cette guerre, œuvre dans une tension flottante sublimant la beauté du lieu et le fanatisme qui y règne par une photo juste scotchante. Apothéose d'un trajet de trois heures au cour desquels la maîtrise de Coppola est de chaque instant distillant une étrange poésie au milieu de ces méandres au sein desquels le groupe, comme le spectateur, sombrent inexorablement.

La Balade sauvage
7.5

La Balade sauvage (1973)

Badlands

1 h 34 min. Sortie : 4 juin 1975 (France). Road movie, Drame, Policier

Film de Terrence Malick

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

13- Un film inspiré d’un serial killer qui a vraiment existé

Vu

Lorsque l'on associe les termes cinéma et tueur en série, on ne peut que constater que les premières images qui nous viennent tendent vers le polar ou le film d'horreur, le road movie contemplatif n'étant pas à proprement parler dans le podium des premières idées à franchir la ligne d'arrivée d'un cerveau de scénariste quand il s'agit de traiter cette figure si sujette à fantasme.

Et bien c'est sans compter avec Terrence Malick, qui, avec son premier film, nous offre à voir une errance sublime ponctuée de meurtres froids, celle d'un presque James Dean et d'une gamine qui s'aiment, fuite en avant en tirant sur les obstacles comme sur les témoins, gênants ou pas.

Si Kit est fou, on ne le voit jamais furieux, et l'on a à aucun moment peur pour Holly, dont la voix-off est le véritable fil conducteur du récit, décrivant les faits à posteriori, visiblement les plus beaux moments de sa vie, évitant ainsi de mettre en scène des dialogues qui auraient beaucoup moins de force que leur simple évocation.

Dans ce qu'il nous montre Malick ne juge personne, la société en rend certains timbrés ? Ouais mais putain le monde est beau, et la marge tout autant !

Leçons de ténèbres
8

Leçons de ténèbres (1992)

Lektionen in Finsternis

54 min. Sortie : 27 février 1992 (France). Guerre

Documentaire de Werner Herzog

ZayeBandini a mis 9/10.

Annotation :

14- Un film méconnu des années 90

Vu

Une plongée dans une certaine idée de l'enfer, esthétiquement sublime, et c'est peu de le dire, caractéristique de l'une des plus grandes qualités de l’œuvre d'Herzog : trouver la beauté dans l'horreur.

Chaque image est un concentré de beauté indicible, terrifiante et hypnotique, parfois difficile à soutenir, comme le regard de cet enfant ayant pleuré des larmes noires ou ce rapide inventaire d'objets trouvés gardant toute l'atrocité de leur précédent usages.

Comme avec La soufrière il n'y a qu'Herzog à être assez fou pour emmener une équipe filmer de si près des choses pareilles, et en plus en tirer un film d'une telle splendeur, un obscur diamant sur l'or noir, des images magnifiques quand bien même on préférerai que ce qui est filmé n'ai jamais existé.

Réveil dans la terreur
7.6

Réveil dans la terreur (1971)

Wake in Fright

1 h 54 min. Sortie : 21 juillet 1971. Drame, Thriller

Film de Ted Kotcheff

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

15- Un film de la liste « Mad Movies Guide Ultime »

Vu

Je m'étais plutôt bien préservé de toute information concernant ce film, résultat c'est bien évidement un choc, la photo est magnifique, le casting à un goût de caviar (toujours un grand plaisir de voir Donald Pleasence) et le film passe son temps à nous surprendre, ne nous offrant quasiment rien de ce que l'on attend de lui, ou du moins jamais de la manière avec laquelle on l'attend. Il me faudra donc un certain temps pour le digérer correctement, et d'autres visionnages afin d'être à nouveau choqué comme il se doit.

Pour ceux qui l'on vu: le panneau à la fin du générique m'a très clairement rassuré !!

Block Party
7.4

Block Party (2006)

Dave Chappelle's Block Party

1 h 43 min. Sortie : 6 septembre 2006 (France). Musique

Documentaire de Michel Gondry

ZayeBandini a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

16- Un film sur la culture rap/hip hop

Avant même la moindre image un panneau nous indique que le film est dédié à la mémoire de J Dilla, par conséquent j'ai déjà à ce moment là beaucoup trop d'amour pour ce docu.

Si je l'avais vu il y a un an, je l'aurais certainement regarder avec des étoiles plein les yeux, mais je dois avouer qu'après plus d'un an sans vrai concert, les étoiles et la tendresse ont parfois été un peu humides.

C'est un tel bonheur de voir tous ces artistes, sur scène ou en backstage, aborder en musique ou juste comme ça les valeurs qu'ils défendent, des souvenirs ou bien juste déconner. La plupart ont été, à un moment ou à un autre, des jalons de mes goûts musicaux, et voir Mos Def se marrer derrière une batterie, puis sur scène avec Talib Kweli, ou encore Lauryn Hill, dans l'ombre de la scène, prête à y rejoindre Wyclef et Pras sont des moments qui m'ont collé des frissons. Je ne connaissait pas Dave Chappelle, mais son énergie communicative est impressionnante, même si l'on ne voit pas grand chose de l'organisation en elle même, il semble embarquer tout le monde avec lui, que ce soit la buraliste d'un patelin ou il s'arrête régulièrement à un orchestre entier, en passant par les voisins du concert, un couple de hippies adorablement perchés.

Que ce soit réalisé par Michel Gondry ajoute encore de la qualité au bouzin, et on peut clairement observer à quel point l'énergie puisée à Brooklyn sur cette Block Party sera présente dans l'essence même de Be kind, rewind.

L'amour de la culture hip-hop, par définition révoltée, ouverte aux autres et curieuse, transpire de chaque minute, et recharge un peu les batteries, ça fait du bien putain !

Kajillionaire
6.5

Kajillionaire (2020)

1 h 44 min. Sortie : 30 septembre 2020 (France). Drame, Comédie

Film de Miranda July

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

17- Un film d’un réalisateur sorti au moins 5ans après son dernier film

Vu

Du bon Sundance, ni plus ni moins.

La photo est cool, les personnages caricaturaux tout en étant touchants, chacun leur tour, un rythme qui fonctionne autant sur le plan narratif qu'humoristique, et quelques vraies trouvailles visuelles.

Tout ça se déroule à une vitesse de croisière pas forcément déplaisante, mais heureusement que quelques scènes sortent du lot, que ce soit en terme d'enjeux comme de mise en scène, apportant une vraie poésie qui fait bien décoller le tout de son schéma somme tout assez simpliste malgré un point de départ bien barré.

Si il y a bien deux choses qui font vraiment que ce film est tout de même un peu plus qu'une gourmandise ce sont sa B.O. qui, entre autre, cite discrètement l'instru la plus cultisme de M.I.A. (oui je suis toujours aussi amoureux d'elle, y a quoi ?!?) et bien évidement la découverte d'Evan Rachel Wood, au potentiel certain, qui de part sa présence me fait penser à Tilda Swinton, pas rien.

Phase IV
6.9

Phase IV (1974)

1 h 24 min. Sortie : 1 octobre 1975 (France). Épouvante-Horreur, Science-fiction

Film de Saul Bass

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

18- Un film avec des animaux ou insectes tueurs

Vu

Pour faire court c'est un peu un croisement entre L'âge de cristal, Alien et Microcosmos, voilà merci, bonne nuit.

Bon en vérité c'est un peu plus riche tout de même, et, en dehors de quelques visions en timelapse, faire un film de SF/horreur avec si peu d'effets spéciaux spectaculaires avec un sous-texte sur la peur de l'autre et la prétendue suprématie humaine est plutôt louable. Mais l'ensemble est tout de même assez banal dans sa mise en scène, souvent un peu vague dans ce qu'il met en place, si ce n'est la claustrophobie qui grandit au fur et à mesure, jusqu'à un fin aussi mystique que vite expédiée, par le biais d'une voix off bien flemmarde.

C'est là qu'il faut bien préciser une chose : il est essentiel de voir la fin initialement réalisée par le réalisateur et présente sur le dvd édité par Carlota, au moins la moitié de l'intérêt de Phase IV réside dans ces 5 dernière minutes expérimentales, elles font clairement gagner un point au film, faisant ressentir une part de ce qui est bêtement asséné lors de la fin de la version exploitée en salle.

Le Lac aux oies sauvages
6.6

Le Lac aux oies sauvages (2019)

Nanfang chezhan de juhuì

1 h 53 min. Sortie : 25 décembre 2019 (France). Thriller, Drame, Film noir

Film de Diao Yi'nan

ZayeBandini a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

19- Un film néo-noir

Vu

Même si j'avais adoré Black Coal dès sa scène d'ouverture, et en garde un souvenir des plus positifs, il ne m'en reste que quelques souvenirs, forts mais un peu vagues.

Avec Le lac aux oies sauvages, Diao Yi'nan livre quelque chose qui me marquera probablement plus sur le long terme, un films œuvrant sur les mêmes terres que son prédécesseur mais avec peut-être plus de panache, mais aussi de nuances.

Tous les personnages, plutôt que d'être décrits avec précision, le sont à grand coup de pinceau, quelques détails , quelques grandes lignes, et un flou laissant le champs libre à l'imagination du spectateur. Ils évoluent dans le paysage d'une Chine populaire et désœuvrée, nous montrant une police ne valant guère mieux que le crime organisé, point de vue appuyé très tôt par ces deux scènes parfaitement similaires de partage des champs d'action. Un univers de film noir, alternant à merveille entre tension contenue, violence purement cinématographie (jusqu'à certaines caricatures aussi jouissives que réalistes dans leurs mise en place) et flottements poétiques, dans lequel on ne peut faire confiance à qui que ce soit, les trahisons étant la base des relations entre tous les êtres humains représentés.

L'esthétique est bien évidement celle d'un néo-noir appliquant le contraste noir et blanc de ces aïeux à la couleur, sublimant l'image avec force néon et filtres qui ailleurs donneraient la nausée. Le sens du cadre, du mouvement et de la mise en scène sont très impressionnants, d'autant plus qu'ils semblent dire, et montrer, beaucoup sur la société chinoise actuelle, tout en restant au service d'un thriller des plus prenants.

La Chinoise
6.5

La Chinoise (1967)

1 h 36 min. Sortie : 30 août 1967. Comédie dramatique

Film de Jean-Luc Godard

ZayeBandini a mis 7/10.

Annotation :

20- Un film avec un réalisateur/acteur/trice mort(e) l'année de votre naissance

Juliet Berto, décédée le 10 janvier 1990

Vu

50 ans après sa sortie, le film fait mettre en perspective, que ce soit sur les déceptions politiques de chaque génération, vis à vis de la Chine pour celle-ci de la même manière qu'avec l'URSS pour celle de Simone Signoret et Yves Montant, comme de l'embrigadement et surtout du danger d'une pensée en vase clos.

Un film aussi daté que très actuel donc, pour ma génération il est toujours difficile d'envisager une période où le PCF avait encore un poids fort dans l'échiquier politique français, de même que d'envisager la RPC comme un régime communiste à proprement parler sur le long terme.

Mais la manière qu'à cette "chinoise" de n'alimenter sa pensée qu'à une seule source, et de ne surtout pas écouter les arguments n'allant pas dans son sens est d'autant plus terrifiante que l'on y est confronté quotidiennement aujourd'hui.

Dense, complexe, pas franchement facile d’accès, La chinoise me semble être un film à revoir régulièrement, de ceux que l'on ne fait que déblayer lors des premiers visionnages, mais offrant énormément de pistes de réflexion.

Le Loup de Wall Street
7.4

Le Loup de Wall Street (2013)

The Wolf of Wall Street

3 h. Sortie : 25 décembre 2013. Biopic, Comédie dramatique, Policier

Film de Martin Scorsese

ZayeBandini a mis 6/10.

Annotation :

21- Un film sur les banksters

Un Martin "Self-made then fall" Scorsese. On comprend dès le départ ce que l'on s’apprête à regarder, comment tout ça va finir, et par quoi l'on va bien pouvoir passer.

En soit de ce genre de film de Scorsese que j'ai pu voir c'est peut-être le plus digeste, à coup sûr le plus exubérant, et certainement pas le plus inventif quand aux mouvements de caméra. Mais chapeau bas d'avoir réussi à créer chez moi un quelconque intérêt pour une raclure pareil, même si à choisir je préfère de loin m'être préoccupé du sort des Firefly devant The Devil's Reject.

A plusieurs moments, en particulier lorsqu'il sort du taxi devant chez lui, on se dit que c'est vraiment avec ce film que DiCaprio aurait mérité son Oscar, de part les différentes facettes qu'il parvient à insuffler à ce personnage, mais la plupart du temps on pense surtout à comment écourter l'impact définitivement néfaste de Jordan Belfort sur l'espèce humaine, la planète, l'univers, le multivers...

Peut-être a-t-il même mis des gens dans la merde jusqu'à Ankh-Morpork ?

Sukiyaki Western Django
5.9

Sukiyaki Western Django (2007)

2 h 01 min. Sortie : 15 septembre 2007 (Japon). Action, Western

Film de Takashi Miike

ZayeBandini a mis 3/10.

Annotation :

22- Un western moderne

Vu

Est-ce qu'un film de Miike, hybridant samurai et cow-boys dans des dégaines dignes des étages les plus obscures d'un game center de Kabukicho, doit être pris au sèrieux ? Je pense que non, et qu'il vaut mieux se dire qu'on est là pour se fendre la gueule, que ça peut être drôle.

Mais même comme ça je n'ai pas du tout accrocher à ce film, qui en fait des caisses dans tous les sens, surtout dans les références putassières, ne respectant pas franchement les œuvres au final, de la situation de Yojimbo au cercueil contenant une mitrailleuse et à la boue de Django en passant par 10 secondes d'animation comme clin d’œil à Kill Bill, tout fini par tenir plus du nanar volontaire ultra-référencé que d'autre chose.

La présence, parfaitement inutile, et pas franchement compréhensible scénaristiquement parlant, de Tarantino au casting nous rappelle que si il est un réalisateur cinéphile il n'en a pas moins un attrait particulier, outre celui qu'il a pour les pieds, pour les films de piètre qualité.

Pour voir un film un peu dans le même état d'esprit mais vraiment bien écrit et réalisé, inventif, et vraiment drôle tournez vous plutôt vers Le bon, la brute et le cinglé, sorti l'année suivante !

L'Étrangleur de Boston
7.6

L'Étrangleur de Boston (1968)

The Boston Strangler

1 h 56 min. Sortie : 30 octobre 1968 (France). Policier

Film de Richard Fleischer

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

23- Un film qui utilise le Split-screen

The Boston strangler met en place une espèce d'équilibre des forces entre mise en scène naturaliste à la froideur documentaire et artifice de montage, usant d'un split-screen qui aura rarement été aussi inventif, lisible et sensé.

Des sens et des contresens, cette fragmentation de l'image en revêt de bien différents : des citoyens de Boston emprisonnés chacun dans leurs petits mondes, leurs petites obsessions et paranoïas, un fait, factuel et suggestif, d'un côté du cadre, sa découverte avec toute l'hystérie qu'elle génère de l'autre, et bien évidement les différentes personnalités d'un même homme mises en relief grâce à un cadre dans le cadre, le miroir.

En pensant à De Palma l'argument principal pour le glorifier est celui de son utilisation inventive du split-screen, on peut ici constater qu'il ne fait encore une fois que référencer ce que d'autres ont bien mieux fait avant lui, transformant une audace formelle maîtrisée et tempérée en gimmick bateau, sorte d'automation classieuse et vide de sens.

Vu d'aujourd'hui la vision de la schizophrénie est certainement un peu simpliste et caricaturale, mais met en avant une chose très intéressante : cette particularité du suspect désarme l'homme de loi chargé de l'affaire, élément amorçant le panneau de fin du film et sa réflexion, datée dans sa forme mais toujours très actuelle dans son fond, sur la compréhension de la violence plutôt que sa répression, afin de mieux la prévenir.

A Scene at the Sea
7.5

A Scene at the Sea (1991)

Ano natsu, ichiban shizukana umi

1 h 41 min. Sortie : 23 juin 1999 (France). Romance, Comédie dramatique, Drame

Film de Takeshi Kitano

ZayeBandini a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

24- Un film avec un personnage muet

Vu

De part son sujet, et sa manière de le traiter, le Kitano joue, encore plus puissamment qu'à l'accoutumé, la carte de l'épure, et livre un film dont la simplicité est d'une puissance considérable. Un éboueur sourd-muet trouve une planche de surf cassée, la répare comme il peut, et se découvre ainsi une passion dévorante, sa copine, atteinte du même handicap, vient s’asseoir quotidiennement sur la plage pour le regarder surfer.

Pas besoin de plus pour faire un si beau film, la picturalité et certaines scènes suffiront à faire le reste, s'attardant sur la tendre maladresse liant ces deux isolés acoustiques.

La B.O. de Joe Hisaichi est certainement l'une de ses plus belles, convoquant parfois, possible référence croisée avec Violent Cops, Erik Satie, ce qui sied particulièrement bien à cette douceur mélancolique et contemplative.

Pour être tout à fait honnête, A scence at the sea ne m'aura pas transcendé autant que certains autres film du cinéaste ont pu le faire, mais il y a cette fin !

Car si tout le film nous avait fait ressentir le profond attachement qui les liait, on ne les avait pas vu rire, quelques sourires sur le visage de l'un comme de l'autre mais pas de vrais moments de joie. Et c'est donc en parallèle de nous montrer un dénouement aussi sobre que bouleversante que l'on peut voir tout ce que l'on avait jusqu'alors ellipsé, les instantanés de bonheurs purs, qui ont ponctué le récit sans que l'on nous les montre.

Bloody Sunday
7.4

Bloody Sunday (2002)

1 h 47 min. Sortie : 30 octobre 2002 (France). Drame, Historique

Film de Paul Greengrass

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

25- Un film ayant gagné l’Ours d’or à La Berlinale

Vu

Le choix d'aborder cette reconstitution caméra à l'épaule, sur un mode tendant vers l'image documentaire, tout en mettant en scène des personnages auxquels on s'attache, comprenant la difficulté initiale de la situation, était le meilleur choix possible.

Ne cherchant aucunement à faire dans le sensationnalisme, Greengrass créé une immersion, encore accentuée par les transitions en fondu au noir, évoquant les souvenirs, entre lesquels la tension, puis l'horreur montent d'un cran à chaque fois que la caméra ferme les yeux un instant. Je suis plusieurs fois resté bouche bée d'effroi face à certaines scènes ou situations, même en sachant dès le départ où tout cela menai...

En plus de rappeler cette tragédie, Bloody Sunday rappelle une vérité fondamentale : absolument rien ne peux garantir que des personnes armées ne dérapent pas, pour quelque raison que ce soit.

Do the Right Thing
7.5

Do the Right Thing (1989)

2 h. Sortie : 14 juin 1989 (France). Drame

Film de Spike Lee

ZayeBandini a mis 8/10.

Annotation :

26- Un film Black Lives Matter

Vu

Tragique feel good movie, Do the right thing évite sans se forcer de tomber dans un manichéisme qui lui nuirait.

Spike Lee dépeint avec tendresse les habitants de ce quartier de Brooklyn, pour la plupart sympathique, mais ayant tous leurs petits a priori, rancunes et autres incompréhensions, même les flics, qui finirons par déraper plus que tout autre, sont d'abord présentés comme compréhensifs et tempérés.

Plus qu'un film dénonciateur à proprement parler, il s'agirait plutôt d'un constat, celui de la haine qui s'échauffe dans de petits rien, et peut éclater à tout moment, y compris chez soi-même alors que l'on s'applique à l'endiguer autour de soi.

Huit et demi
7.8

Huit et demi (1963)

Otto e mezzo

2 h 18 min. Sortie : 29 mai 1963 (France). Drame

Film de Federico Fellini

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

27- Un film à clef

J'ai mis longtemps à m'attaquer au cinéma de Fellini, et y vais pas à pas, car je ne voudrais pas tout en ingurgiter trop vite, préférant me délecter de chaque découverte.

Huit et demi, peut-être plus encore que la Dolce Vita, est un pur object de fascination cinématographique, une grande fresque des méandres de l'âme, truffée des pièges qu'elle se tend à elle même.

En mélangeant ainsi réalité, rêves, fantasmes, passé, présent et j'en passe, Fellini cherche en quelque sorte à nous montrer ce que son alter-ego aimerai pouvoir dire sans blesser les autres : la vérité. Cette vérité dans tout ce qu'elle a d'inaccessible, d'illusoire, voir même de vaine à énoncer dès lors que ce n'est pas ce que les gens voudraient entendre.

De cette angoisse de la page blanche, inavouable, naît une poésie mélancolique, un fatalisme se réfugiant dans les rêves. Chaque plan est une splendeur, chaque interprétation aussi forte dans ses silences que dans ses intonations de voix.

Je lui met la même note qu'à La Dolce Vita : 8, mais c'est juste car ce sont des œuvres que j'ai à peine débroussaillées au premier visionnage, elles risquent toutes deux d'augmenter aux suivants.

Mandibules
6.2

Mandibules (2020)

1 h 17 min. Sortie : 19 mai 2021. Comédie, Fantastique

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

ZayeBandini a mis 6/10.

Annotation :

28- Le premier film que vous verrez au cinéma quand ils rouvriront

Bon en vrai le premier c'est ici, mais je l'avais déjà vu :
https://www.senscritique.com/film/A_bout_de_souffle/498124

Un Dupieux somme tout assez médiocre au vu de ce que peut fournir le bonhomme, mais tout de même un film fort appréciable, d'autant plus en début de réappropriation des salles.

En soit il se livre à un exercice un peu similaire à celui réalisé avec Steak, celui d'hybrider son univers avec celui du duo d'acteur qu'il met en scène, peut-être un peu moins réussi cette fois ci, plus la faute à une volonté de toucher un public plus large qu'à celle du duo en question.

Il offre à Grégoire Ludig et David Marsais des rôles si proches de leurs stéréotypes habituel que c'est uniquement par le déroulé de l'histoire que tout se passe, jouant sur le malaise comme jamais pour nous offrir quelques presque fou rires de très bon cœur, mais la sève d'un grand Dupieux n'est pas là, dommage.

Mais qu'est-ce que c'est bon de rire en salle, avec d'autre spectateurs, même si l'on pourrait attendre un peu plus de cet Oizo, et que l'on est un peu affligé face à un Roméo Elvis qui n'a pas grand chose à foutre là, anecdotique alors qu'il était si bon il y a si longtemps, hier en fait :
https://www.youtube.com/watch?v=7oh3shGFJoU

Dersou Ouzala
8.3

Dersou Ouzala (1975)

Dersu Uzala

2 h 22 min. Sortie : 22 décembre 1976 (France). Aventure, Biopic, Drame

Film de Akira Kurosawa

ZayeBandini a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

29- Un film où on se les pèle

Vu

Quitte à provoquer un peu je ne serait pas loin de penser que le plus grand des Westerns est un film soviétique, réalisé par un japonais.

Un film particulièrement à part dans l’œuvre de Kurosawa, de part le fait qu'il tourne ici en URSS mais aussi cette approche presque documentaire, un cri d'amour à la nature sauvage qui a en quelque sorte ici le troisième rôle. En résultent des images incroyables, comme cette scène de tempête de neige dans le soleil couchant sibérien.

En traitant les questions de l'amitié au delà des différences et de la place de l'Homme face à la nature et à la société il continue de développer, de manière si fine et sensible, sans s'encombrer de trop de mots, l'humanisme dont est empreinte toute sa filmographie.

ZayeBandini

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