De part son sujet, et sa manière de le traiter, le Kitano joue, encore plus puissamment qu'à l'accoutumé, la carte de l'épure, et livre un film dont la simplicité est d'une puissance considérable. Un éboueur sourd-muet trouve une planche de surf cassée, la répare comme il peut, et se découvre ainsi une passion dévorante, sa copine, atteinte du même handicap, vient s’asseoir quotidiennement sur la plage pour le regarder surfer.
Pas besoin de plus pour faire un si beau film, la picturalité et certaines scènes suffiront à faire le reste, s'attardant sur la tendre maladresse liant ces deux isolés acoustiques.
La B.O. de Joe Hisaichi est certainement l'une de ses plus belles, convoquant parfois, possible référence croisée avec Violent Cops, Erik Satie, ce qui sied particulièrement bien à cette douceur mélancolique et contemplative.
Pour être tout à fait honnête, A scence at the sea ne m'aura pas transcendé autant que certains autres film du cinéaste ont pu le faire, mais il y a cette fin !
Car si tout le film nous avait fait ressentir le profond attachement qui les liait, on ne les avait pas vu rire, quelques sourires sur le visage de l'un comme de l'autre mais pas de vrais moments de joie. Et c'est donc en parallèle de nous montrer un dénouement aussi sobre que bouleversante que l'on peut voir tout ce que l'on avait jusqu'alors ellipsé, les instantanés de bonheurs purs, qui ont ponctué le récit sans que l'on nous les montre.