Des protagonistes esseulés autour d'une table damier, du café, des clopes, et une photographie en noir et blanc. Tel est le fil conducteur de ce "long-métrage" d'1h30 regroupant en fait 11 petites scènettes, les 3 premières ayant été réalisées en 86, 89 et 93 par Jarmusch (celle de 93 avec Iggy et Tom Waits a reçu la Palme d'Or du court-métrage).


Hormis Ghost Dog (que j'apprécie sans l'aimer plus que ça) je suis étranger au cinéma du monsieur. Autant dire que ce n'est pas ce café clope qui m'a donné envie de découvrir le reste. Le métrage a pourtant, je le pense, beaucoup de choses à dire. Mais le style prétentieux et ennuyeux de son réalisateur empêche de s'y intéresser totalement.


Une réalisation plate, fixe et répétitive pour une bonne heure et demie de dialogues aux sujets divers mais rappelant toujours le café et la cigarette. Le sommeil nous guette. Heureusement le casting cinq étoiles permet de petits réveils succincts, grâce à l'humour notamment. Tous les amis du réalisateur sont venus jouer leur rôle pour illustrer les avantages et les inconvénients de la communication à travers des conversations banales. Iggy Pop et Tom Waits discutent de la dernière cigarette alors que Jack White nous présente sa bobine Tesla.
Trois scénettes m'ont tout de même sorti du coma: les 2 vieux Italo-Américains (Those Things'll Kill Ya), GZA, RZA et Bill Murray (Delirium), la dernière (Champagne) et surtout celle avec Alfred Molina et Steve Coogan (Cousins ?). C'est vraiment le gros point fort du film, sans celle-ci je serais à l'heure actuelle déclaré mort d'une tumeur somnolente.


Comme je l'ai dit ci-dessus, je pense sincèrement qu'il y a beaucoup de choses à tirer de ces dialogues. La conversation est présentée comme une bataille ou règne le dédain, l'incompréhension, la répétition, la trahison etc. C'est un sujet passionnant mais je n'ai aucunes envies de m'intéresser à un tel film, il m'est impossible de passer outre l'ennui. Le cinéma doit être autre chose qu'une pareille démonstration.


Jarmusch nous livre une véritable analyse sociologique au sens le plus technique du terme, et franchement... c'est chiant.

Edouard_Laire
3
Écrit par

Créée

le 29 mars 2015

Critique lue 835 fois

3 j'aime

Edouard_Laire

Écrit par

Critique lue 835 fois

3

D'autres avis sur Coffee and Cigarettes

Coffee and Cigarettes
Veather
8

Read My Mind #5: Coffee and Cigarettes

Raison: « Bon, les amis, le dernier RMM n'a rencontré qu'un succès mitigé. Avec le temps qu'on a passé à l'écrire, je m'attendais à mieux. Relativisme: Bah, on ne peut pas toujours être au...

le 6 déc. 2014

41 j'aime

18

Coffee and Cigarettes
Vincent-Ruozzi
7

It’s not a healthy film

Succession de courts métrages, Coffee and Cigarettes est une fresque de discussions autour d’une boisson, généralement un café, et de cigarettes. Réalisé par Jim Jarmusch, le projet était à la base...

le 18 déc. 2016

18 j'aime

5

Coffee and Cigarettes
Lunem
5

Donuts and Cherry pie

Jim Jarmusch a oublié un élément essentiel pour fabriquer un bon épisode de Twin Peaks. Les donuts mec! Les donuts :/

le 18 sept. 2010

13 j'aime

Du même critique

Génération sacrifiée
Edouard_Laire
9

Passage à l'acte

Dead Presidents/Génération Sacrifiée c'est un témoignage de vie. Tu commences tranquille avec une bande de jeunes blacks dans les 60's qui passent leur temps à parler soirées, filles et surtout de...

le 29 mars 2015

8 j'aime

1

Coffee and Cigarettes
Edouard_Laire
3

Chloroforme et somnifères

Des protagonistes esseulés autour d'une table damier, du café, des clopes, et une photographie en noir et blanc. Tel est le fil conducteur de ce "long-métrage" d'1h30 regroupant en fait 11 petites...

le 29 mars 2015

3 j'aime

Été 1992
Edouard_Laire
5

Exploit sportif : épisode 1227

Qu'ils soient danois ou américain, les films sur ces exploits sportifs hors du temps se construisent toujours sur les mêmes ressorts. C'est ce qui les empêche souvent d'être plus qu'anecdotique.La...

le 9 juil. 2021

1 j'aime