Qu'ils soient danois ou américain, les films sur ces exploits sportifs hors du temps se construisent toujours sur les mêmes ressorts. C'est ce qui les empêche souvent d'être plus qu'anecdotique.
La victoire du Danemark à l'Euro 1992 est un exploit comme il en arrive parfois dans le sport. Mais le problème de ce genre de film c'est qu'on romance à l'extrême tout ce qui y mène. L'entraîneur décrié et détesté, d'abord mis de côté puis rappelé ou les joueurs qui refusent de jouer et s'entraîner. Sur ce point les séquences avec les joueurs sont risibles. Pour montrer leur désaccord avec l'entraîneur on les filme marcher sur le terrain l'air désabusé et sous lexomil...
Sans oublier la petite fille malade qui demandera à son père de retourner jouer et marquer pour elle ou le joueur décrié qui ne marque jamais jusqu'à ce que l'entraîneur lui dise en une phrase qu'il est génial.
Le problème c'est que, contrairement à plusieurs cadors du film d'exploit sportif, Été 1992 ne parvient jamais à rendre ces faits émotionnellement forts. Il se contente de les mettre bout à bout dans une indifférence et un froid glacial jusqu'à l'avènement final.
Les émotions, les vraies, celles qui donnent des frissons, ne passent que par les images d'archives mélangées aux images tournées ; c'est dire !
Pourtant le casting n'est pas si mauvais, l'ensemble se tient. Seul l'entraîneur manque de charisme, surtout quand on voit les images d'archive. Il est censé représenter un génie du football incompris mais semble si mou et désabusé. Jamais l'idée d'un génie du jeu et de la tactique nous traverse l'esprit. Que ce soit par son jeu d'acteur ou par l'écriture et le montage, on passe d'un match à un autre sans aucun développement, aucune séquence forte.
Hormis quelques idées de mise en scène comme la séance de tirs aux buts (emprunté à un mastodonte du film de football américain... ) c'est très classique...
Bref, c'est seulement sympa, surtout quand on aime le foot. Ça se regarde mais ça s'oublie vite. Contrairement à cette équipe mémorable qui aura marqué l'histoire du football, un soir, durant l'été 1992.