Du sexe, de la violence et de la drogue : voilà le menu de cette célèbre série B qui, bien évidemment, mise sur des thèmes racoleurs pour faire ce qu’on appelle aujourd’hui le buzz. Comme son alter-ego masculin Shaft, la panthère noire est une bête sexuelle qui n’a pas peur de se dénuder tout au long du film pour piéger ceux qu’elle traque et les spectateurs. Un parti-pris, à vrai dire, maladroit car au lieu d’une image sexy, Pam Grier semble uniquement vendue pour sa paire de nichons et son derrière qu’elle montre ici à tout bout de champ. Dommage que Jack Hill s’entête à enfiler les plans cul (sans jeu de mots) conduisant à quelques scènes presque à la limite et à une complètement ridicule quand les femmes s’écharpent et s’arrachent les unes les autres leurs hauts. La belle Pam Grier méritait mieux même si son rôle lui a permis de devenir une icône.


Pas avare non plus de scènes violentes, Jack Hill propose quelques séquences bien gratinées, notamment celle qui ouvre le film. On est à fond dans le caricatural mais l’exécution de ces scènes de violence en valent bien d’autres. Elles donnent surtout un certain cachet à l’ampleur de la vengeance menée par son héroïne. Deux ans avant Bronson, elle dessoude plutôt bien et il faut avouer que cet aspect du film est certainement le plus intéressant. D’abord parce que le propos est plutôt novateur de donner à une femme le pouvoir de se venger. Ensuite parce que le film a tendance à se bonifier au fil des minutes quand il aborde ce chapitre. En fait, la vraie réussite du film est d'avoir initié le vigilante avec des codes bien balisés.


Pour le reste, on est dans un film de blaxploitation classique avec des scènes de transition vite expédiées, une interprétation approximative et une science cinématographique limitée à des lieux communs parfois pesants. La mauvaise surprise vient d’un score qui enchaîne les chansons pas vraiment les mieux emballées. En somme, si le film a fait date pour son héroïne, ce n’est pas, à mon sens, ce que le genre a fait de mieux. Ça se regarde mais c’est excessivement maladroit.

5,5

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