Cogan : Killing Them Softly par Sergent_Pepper
C'est un film bien étrange. J'avais beaucoup aimé son précédent, L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Il pousse ici plus loin encore dans l'épure et dynamite son sujet, un cliché en soi puisque nous sommes face à une banale histoire de tueurs venus régler des comptes. Sauf que ça discute bien plus que ça ne défouraille, que l'ambiance est à la gueule de bois et la dépression générale.
Lenteur, obscurité, les échanges se superposant aux discours d'Obama juste avant sa victoire, qui clôt le film sans que personne ne s'en émeuve.
Le meurtre est un business comme un autre : on nous donne ainsi accès aux briefings, au témoignage de l'employé en fin de course, aux négociations... C'est tellement désenchanté que ce n'en est plus cynique.
Les héros sont fatigués, les mythes aussi, et l'esthétique en prend un coup. C'est donc d'autant plus déconcertant lorsqu'il parsème son film de séquences sur esthétisées (le meurtre, le shoot d'héro...) qui peinent à trouver leur place dans l'ensemble. Un choix courageux pour Pitt qui par ailleurs s'en sort très bien.