Un jeu d'échecs soporifique.
Un thriller high-tech coréen, mettant en scène une jeune recrue Ha Yoon-joo, rejoignant une cellule de surveillance de la police, sous les ordres du chef Hwang, qui se lance à la poursuite d'une bande de braqueurs de banque.
Le recrutement se passe en même temps qu'un braquage, dans un même lieu, créant une confusion dans l'esprit du spectateur. Les scènes se télescopent, rien ne différencie les policiers, des braqueurs, jusqu'au dénouement de chaque action. Ha Yoon-Joo a réussi son entrée dans la cellule de surveillance, les braqueurs ont réussi leur braquage qui se terminent dans un immense carambolage, superbement mis en scène.L'ouverture est réussie, le réalisateur nous a bien manipulé par la grâce d'un montage efficace.
On nous présente l'équipe de surveillance, un mélange de vétérans et de jeunes policiers ou règne la bonne humeur, une équipe soudée. A l'opposé, celle des braqueurs est dirigé d'une main de fer par James dit l'ombre, un homme froid, sans conscience, qui a grandit dans le milieu et désireux de fuir cette vie, quel qu’en soit le prix.
C'est un immense jeu de pistes dans une grande ville, un jeu du chat et de la souris en grandeur nature, recrée tel une partie d'échec sur la table du chef Hwang, par le biais de noms d'animaux donnés à ses hommes et femmes. En face, James se sert des fréquences radios de la police pour avoir un coup d'avance sur eux, tout en court-circuitant ou évitant les caméras de surveillance; l’œil de cette équipe; qui va les obliger à investir le terrain pour avoir un contact visuel direct dans les ruelles sombres et dangereuses.
Après la présentation des deux équipes en piste, une traque d'une heure trente prend place. Doucement mais surement, elle va s'enliser et devenir ennuyeuse, malgré une tentative convenue et trop classique pour relancer un intérêt défaillant. C'est l'accumulation de facilités, de coups du hasard qui rendent le film moins passionnant. L'idée était intéressante mais la longueur ne l'aide pas, ça se traîne, ça tourne en rond, on a même une lamentable copie de la fameuse scène de combat dans un couloir tiré de "Old Boy" .
Au cours de l'écriture de la critique, je découvre que c'est le remake d'un film Hongkongais de 2007 "Eye in the Sky". Décidément, le film n'a aucune originalité et pille un peu partout pour se démarquer, tout en incrustant dans le casting un membre du boys band 2PM pour ratisser large en visant tout les publics. On pense un peu à "Ennemi d'état" dans ses plans et le côté high-tech, ce qui confirme la volonté du réalisateur et scénariste Jo Ui-Seok, de mettre dans son film, ses différents influences, même si ça ressemble surtout à un manque d'imagination.
On apprécie un film qui nous offre un final surprenant et cohérent, même si le début est poussif. Ici, ce sera l'inverse. Une intrigue qui va decrescendo, à partir du moment ou la cible est identifiée, on rentre dans un thriller classique, parfois incompréhensible dans les réactions, les ficelles devenant grosses, par le biais d'un dénouement trop facile.