Sion-et-lumière
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La Terre serait composée d’environ 70% d’eau. Un peu comme un aquarium rempli de belles décorations.
C’est l’histoire de poissons qui errent dans un aquarium. Ils bougent, ils mangent, ils dorment, mais sont destinés à rester enfermés entre quatre vitres qui leur laissent une perception de ce que l’extérieur peut offrir. Un jour, un petit requin fait son apparition. Plus le temps passe, et plus il grandit. Plus le temps passe, et plus ses dents s’aiguisent. Plus le temps passe, et plus il prend de la place. Au bout du compte, le verre finit brisé, l’eau déversée, les poissons paralysés.
La mort est le bout de tous les chemins.
COLD FISH
Le film commence un peu à l’arrache, mais malgré cela, son montage est l’un des plus posés de la filmographie de Sion Sono. Le réalisateur instaure une ambiance calme qui laisse présager dès le début toute la fureur cachée.
Le titre du film apparaît sur l’image d’un foyer uni. Le père est le personnage principal, c’est un homme bien, un rêveur. Il a des rêves simples, celui d’une famille heureuse, mais le cauchemar est réel, à l’instar du flashback sur la fille violentant sa belle-mère).
Pour que les vérités sommeillant en chacun surgissent, il n’en fallait pas moins que l’arrivée d’un monstre, déguisé sous le masque d’un hypocrite sourire.
Pareil au Christ qui demanda trois fois à Pierre s’il l’aimait, le diabolique personnage demande ici au héros à trois reprises s’il aime sa femme. « Alors, sois heureux ».
Le bonheur est la solution à tous les problèmes. Mais Sion Sono, durant son récit, va prendre un malin plaisir à démontrer l’impossibilité d’atteindre la joie.
Avant tout grandiose dans sa réalisation, et fascinant dans les thèmes abordés, Cold Fish est une œuvre qui dévoile un pessimisme rare, où les personnages ne trouvent la joie que dans la douleur.
- Tu veux vivre ?
- Je n’aime pas la douleur !
- La vie n’est que douleur !
Et c’est avec brio que le sombre pessimisme s’approche d’un réalisme presque salutaire.
C’est un peu comme si au travers d’un film d’Horreur, le réalisateur exposait au spectateur tellement de Mal, qu’il l’invitait au fait à regarder ce qu’il ne montre pas.
Et en cela, la dernière demi-heure est tout juste démentielle. C’est un déferlement ahurissant de violence, de tristesse et de folie, et c’est à travers tout cela que le message passe le mieux et que l’émotion prend tout son sens.
On passe presque du rire aux larmes, en se sentant coupable de rire ou de pleurer. Mais impossible de rester… froid.
C’est l’histoire de ces êtres enfermés dans 70% d’eau.
Il semblerait que ce soit une histoire vraie.
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Créée
le 20 oct. 2019
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