Cold in July par SanFelice
Nous sommes donc au Texas, cette partie du Monde où on considère qu'une arme à feu chargée constitue un excellent cadeau de Noël pour un enfant de cinq ans et où tout ce qui est basané (plus ou moins fortement) est vu comme un danger. Là, un brave père de famille abat un cambrioleur. Par accident, certes : il prétend que son doigt a glissé. n'empêche que ce doigt était quand même posé sur un pistolet chargé dirigé vers un être humain.
Bref, notre vulgum pecus a fait mouche. Un mort. Il est soutenu par la police locale et, limite, considéré comme un héros. Pour tout le monde, ce qu'il a fait est parfaitement normal.
Malgré tout cela, notre pépère est bouffé par le remords. Au point d'assister à l'enterrement de son cambrioleur et d'y rencontrer le paternel. Et d'être menacé par ce même paternel.
Là, on se dit qu'on est en terrain conquis. Rien de nouveau. Le film prend des allures de téléfilm et, ça tombe bien, il semble réalisé comme un vieux téléfilm. On sent que le cinéaste a bien envie de nous faire partager des sentiments, mais il n'y parvient pas un seul instant. C'est plutôt mal foutu et, progressivement, par petites touches, on se désintéresse de ce truc-là...
Quand j'y ai à nouveau jeté un coup d’œil, j'ai cru être avoir changé de film, comme ces cas où on s'endort sur un film et on se réveille sur le suivant. Sauf qu'ici, c'était toujours le même. Officiellement.
Alors, le père du méchant cambrioleur, père lui-même fort peu recommandable et méchant pendant un quart d'heure de film, est devenu un allié. Don Johnson est apparu, sorte de détective privé qui prend le film en main. Michael C. Hall, le brave pépère du début, est devenu plus une sorte de témoin qui se laisse porter par les événements. Le cambrioleur mort du début est toujours en vie et il fait des snuff movies.
Il n'y a pas que les événements qui ont changé. L'ambiance aussi. On tombe dans un film de plus en plus glauque.
En bref, c'est du grand n'importe quoi. On a visiblement essayé de coller deux films l'un à la suite de l'autre, sans vraie transition.
La seule chose qui soit constante, c'est l'absence d'idée du réalisateur. La réalisation est molle et incapable de faire éprouver le moindre sentiment.
Honnêtement, cette seconde moitié est un peu meilleure. Don Johnson y est pour beaucoup. Il est excellent, charismatique, dynamique.
Mais il ne suffit pas à sauver le film, plombé par un scénario improbable, un personnage et une réalisation qui empêchent la moindre empathie.