Remarqué notamment à Sundance et à Deauville, Cold in July est une adaptation du roman de Joe R. Lansdale, mise en scène par Jim Mickle.
Jonglant avec différents tons et genres, passant du polar au western moderne ou à la comédie noire, Cold in July rappelle tout à la fois les écrits de Jim Thompson et les débuts des frères Coen période Blood Simple. Une plongée dans une Amérique oubliée par l'Oncle Sam où naviguent une multitude d'individus tous plus louches les uns que les autres, et où même les autorités sont finalement peu dignes de confiance.
S'appuyant sur un trio de comédiens impeccables de bout en bout, Cold in July se pare également d'atours renvoyant directement aux glorieuses 80's, qu'il s'agisse de sa très belle photographie ou des sonorités de sa bande originale, convoquant aussi bien John Carpenter que Tangerine Dream. La mise en scène de Jim Mickle s'avère soignée, délicieusement atmosphérique, même si cette patte formelle pourra paraître un brin forcée, trop calculée dans son hommage.
En résulte un étrange sentiment de mi-figue mi-raisin, le film trouvant à la fois sa force et sa limite dans cette volonté de renvoyer à tout prix à une époque désormais révolue, et dont les cinéastes actuels tentent d'en retrouver la magie, au point de friser l'overdose. A l'image d'un scénario d'abord intriguant, mais qui semble par la suite peiner à aller au bout, ne plus trop savoir quoi raconter pour garder son audience éveillée.
Objet bancal à force de trop vouloir jouer la carte référentielle, Cold in July reste un divertissement loin d'être désagréable, un film noir violent et décalé porté par un casting sans fausse note (si l'on excepte l'affreuse coupe de cheveux de Michael C. Hall) et par des qualités esthétiques indéniables à défaut d'être novatrices.