Crash fait partie de ces films qui semblent avoir été produits spécifiquement pour l'école et ses cours de sensibilisation au racisme et à ses méfaits. Tout y est. Humour convenu de Ludacris et ses clichés, faisant plus ou moins sourire afin de tenir les clampins calmes, réflexion ultra profonde des uns et des autres, un humiliation bien réelle filmée de manière plus ou moins choc pour ouvrir au débat par la suite, quelques types ne s'assument pas et un tolérant qui ne l'est pas, refusant en apparence les clichés mais tombant pile dedans au moment crucial. On le voit venir comme pas deux mais bon, voilà quoi.
Paul Haggis dans son Crash outre son message évident, lénifiant et dégoulinant d'un pathétique pathos (je sais, je sais mais le pléonasme est presque justifiable ici), s'efforce de garder l'attention du spectateur en déstructurant son récit. Peine perdue, l'on a même pas envie de réfléchir mais l'on s'efforcera de le faire malgré tout, surtout qu'il va falloir rendre un travail là-dessus.
Haggis nous inflige tout, et en cherchant à aborder le thème du racisme dans toute sa complexité, finit par le plus rien aborder du tout et survoler non pas sa mais ses thématiques car tout ce qui ressort de ce film est qu'il est impossible de résumer cette vaste question en une heure quarante seulement. Simon et Burns tournèrent cinq saisons dans une ville beaucoup plus petite que LA et ses immenses agglomérations et ne sont pas parvenus à aborder 50% de la question.
Rien ne vient rattraper les désastreuses prémisses de Crash, ni la bande son, ni le jeu des acteurs (dédicace spéciale à Matt Dillon qui en plus semble convaincu), aucun ne rattrapant l'autre à l'exception notable de Don Cheadle, à un tel point que l'on se demande ce qu'il peut bien faire là.
Tout cela pour conclure que quand on souhaite lutter contre des clichés, l'on ne réalise pas un diaporama.