On se sent vraiment sans cœur, de n'avoir pas accroché à cette histoire de père qui veut amener son fils trisomique à un match de baseball. Tout notre amour va quand même au jeune acteur Jeremiah Alexander Daniels. Tout était réuni pour nous attraper aux tripes, nous faire angoisser pour cet enfant atteint de trisomie qui se perd facilement, qui enchaîne les crises, qui a besoin de dessiner en couleurs pour aller mieux. Mais voilà : à part ce qu'on a décrit à l'instant, on a l'impression de n'avoir rien vu. On s'est copieusement ennuyé dans ce voyage en tram qui n'en finit pas, et on n'arrive pas vraiment à dire si les deux personnages vivent
comme un échec ou un "tant pis, l'important c'est d'être ensemble" la finalité de l'aventure qui a capoté
(ce qui est quand même un comble, après 1h30 d'attente pour cet instant : la mise en scène n'en fait pas son moment-clé, tourne la page assez vite, ce qui est du gâchis vu la facilité à créer de l'émotion et de l'évolution dans la relation des personnages, avec un tel final). Idem, on s'attendait à ce que les dessins aient plus d'impact dans le récit, que peut-être le papa apprenne à décoder les dessins de l'enfant, à dialoguer mieux avec lui par le biais d'un feutre de couleur... On se fait trop poétique pour ce monde, décidément. Le noir et blanc n'est là que pour faire un clin-d’œil au livre colorié, et évidemment aux gens "coloriés" (pour faire dans la poésie) qui composent son casting. Mention quand même à la scène du bureau de la sécurité des trams, car elle dénonce un fait choquant : aux États-Unis, il n'y a pas d'aides sociales, et les parents d'enfants atteints d'handicaps mentaux ont tendance à confondre les espaces publics avec des garderies... Parce qu'on sait que ce Color Book a des belles choses à vous dire, on ne peut décemment pas vous le déconseiller malgré notre expérience, alors : attrapez vos plus beaux crayons de couleurs, et sautez dans ce tram.