Si "Color of Night" s'inscrit dans la veine des thrillers érotiques américains des années 90, il est amusant de constater qu'il ressemble furieusement (sur le papier) à un giallo italien des années 70.

Marqué par le suicide d'une patiente, un psychologue devient incapable de voir la couleur rouge (!). Pour se ressourcer, il part voir un collègue et ami... jusqu'à ce que celui-ci se fasse sauvagement assassiné (!!). Notre héros va donc reprendre le groupe de patients du défunt, où se cache a priori le coupable (il récupère aussi sa villa, sans qu'on sache vraiment pourquoi !). Au milieu de tout cela, un tueur en série rode, la police est inefficace, et Jane March passe son temps à exhiber ses formes.

Beaucoup de similitudes donc avec un cahier des charges de giallo, sauf que "Color of Night" n'en a absolument pas le fun. C'est médiocrement réalisé, avec notamment certaines séquences à deux doigts du ridicule, qui me questionnent sur les intentions de réalisateur : thriller sérieux ou parodie ? Ou ce flic givré incarné par Ruben Blades (acteur que d'ailleurs je n'ai vu que dans des rôles de flic !), qui détonne complètement avec le reste.

La musique est fade au possible. Bruce Willis peu crédible en psy dépressif : je mets ça sur le compte de la direction d'acteur, il sera très convaincante dans ce registre dans "The Sixth Sense". On retrouve de bonnes têtes mais complètement sous-exploitées (Brad Dourif, Lance Henriksen).

Le pire étant sans doute la longueur. Le director's cut dure pas moins de 2h19 ! Durée déjà déraisonnable pour ce genre de production, et en plus ici il ne se passe pas grand chose. L'enquête piétine, et le twist final est aussi prévisible que complètement invraisemblable. Je note quand même que le dernier acte est assez amusant, en terme de surenchère et de sang.

Tout ceci explique que le film ne soit en fait resté célèbre que pour une seule chose : on y voit très furtivement l'engin de Bruce Willis. Mais enfin si c'est ce qui vous motive, regardez une capture d'écran en ligne, vous économiserez 2h19.

Redzing
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 1994

Créée

le 19 oct. 2024

Critique lue 6 fois

1 j'aime

Redzing

Écrit par

Critique lue 6 fois

1

D'autres avis sur Color of Night

Color of Night
cinematraque
6

Sexe au Cinéma ? Color of Night, l’année de mes 12 ans

nnée 1996, la cour du collège Notre-Dame dans toute sa banalité. Pause déjeuner, je quitte le réfectoire pour rejoindre mon « contact », qui m’attend devant la machine à Coca. C’est la figure...

le 10 nov. 2014

17 j'aime

3

Color of Night
Owen_Flawers
4

Color of shit

Le problème principal de ce film est de souffrir de ce qu’il décrit (haha, spoiler ici): la multiple personnalité. Je veux dire, pourquoi mélanger autant de choses ne se joignant pas forcément...

le 4 oct. 2013

6 j'aime

2

Color of Night
FPBdL
4

Elle est vraiment moche la tienne !

Après un bug sur - La vie de David Gale - je me rabats sur - Color of Night - qui traine devant mes yeux... Le film entre tout de suite dans le vif du sujet. Michelle est dépressive. Et lorsque son...

le 9 févr. 2013

3 j'aime

2

Du même critique

Athena
Redzing
7

Les Trois Heures du Condé

« Athena » semble avoir divisé son public. Entre ceux qui y ont vu enfin un film français flamboyant à la mise en scène ambitieuse, et ceux qui ont pointé du doigt un film vide de sens, destiné à de...

le 29 sept. 2022

33 j'aime

4

Sisu - De l'or et du sang
Redzing
7

Finnish him !

A travers cette histoire d'orpailleur vagabond harcelé par les Nazis, Jalmari Helander livre un hommage assumé au premier Rambo, dont il reprend la structure narrative. Ici, notre homme est un ancien...

le 29 mai 2023

23 j'aime

3

Le Dernier Mercenaire
Redzing
2

Et pourtant il l'avait prédit...

En 2001, alors qu'il fait la promo de "Replicant", Jean-Claude Van Damme est invité sur un plateau télé français. Il expose, dans un franglais plus ou moins cryptique, les principes de ce qui...

le 30 juil. 2021

18 j'aime

15