Guerre humaine, oxymore ?

La liste des films se déroulant dans un sous-marin est longue comme un jour sans pain ! Qu’apporte celui-ci ? Certes, il se passe pendant la seconde guerre mondiale (plus de 80 films réalisés, généralement américains ou allemands) mais il s’agit d’un sous-marin italien, comme dans « S.O.S. 103 » (1941) et « Requin d’acier » (1942) de Francesco de Robertis, « Tonnerre sous l’Atlantique » (1954), au scénario proche (recueil à bord de naufragés de navires coulés) et « Sous dix drapeaux » (1960), même scénario que précédemment mais le sous-marin est allemand, de Duilio Coletti et « Les loups dans l’abîme » (1959) de Silvio Amadio. Le sujet est, néanmoins, intéressant : l’honneur des marins reste supérieur à celui du code de la guerre. Malheureusement, le film est beaucoup trop long (2h02) alors que l’action (naufrage du navire belge et recueil d’une chaloupe de survivants par le commandant à 300 miles des Açores) ne démarre qu’au bout de 65 mn, après des scènes lentes et bavardes et le passage du détroit de Gibraltar au bout de 30 mn. Même si le film s’inspire de la vie du Commandant Salvatore Todaro (1908-1942) (interprété brillamment par Pierfrancesco FAVINO), les scènes du début où on découvre son accident d’hydravion en 1933, l’obligeant à porter un corset, sa femme et sa fille, trop maniérées, ne suffisent pas à expliquer son comportement humain à la tête du Cappellini et le recueil d’une chaloupe après avoir coulé, le 16 octobre 1940, le navire belge Kabalo qui transportait des armes pour la Grande-Bretagne. On y retrouve l’esprit de « La grande illusion » (1937) de Jean Renoir avec les rapports de classe dépassant les rapports nationaux. La musique de l’opéra « Cavelleria rusticana » (1890) de Pietro Mascagni (1863-1945) et les derniers dialogues (« Pourquoi nous avez-vous sauvés ? Parce-que nous sommes Italiens ») apportent du baume au cœur du spectateur.