Un tout petit film indépendant au sujet intéressant mais au traitement sans grande originalité.

Le film se déroule dans les années 90 mais vu la régression ayant court aux Etats-Unis en ce qui concerne les mœurs, il pourrait tout aussi bien avoir lieu de nos jours. On y voit une jeune adolescente lesbienne envoyée dans un centre religieux pour soigner son homosexualité parmi des jeunes atteints du même « mal ». « Come as you are » entre donc dans ce que l’on pourrait appeler le sous-genre du film de cure avec quelques notes de teen-movie vintage. Le sujet est hautement intéressant mais souffre d’un traitement beaucoup trop sage et attendu. Le film suit son cours avec les passages obligés inhérents à ce type d’histoires comme les ateliers de thérapie hasardeux, les sermons religieux ou encore l’obligatoire tentative de suicide de l’un des adolescents.


La réalisatrice se contente de filmer son histoire de manière assez plate et ne parvient jamais à y insuffler un semblant d’émotion. La jeune Cameron, incarnée par une Chloë Grace Moretz assez juste, sert de point d’observation à ce microcosme conservateur et bigot. Mais malheureusement son personnage ne subit que très peu d’évolution psychologique et semble faire du surplace. Quant aux différents locataires de ce pensionnat, ils ne sont pas assez fouillés pour échapper au statut de simples anecdotes de chair et d’os. Même constat pour le personnage le plus intéressant du film, celui de la directrice de l’institut incarné par Jennifer Ehle. Certains traits captivants de son personnage sont esquissés mais jamais vraiment développés. « Come as you are » souffre donc d’un traitement beaucoup trop lisse pour convaincre au-delà d’une gentille bluette adolescente contrariée.


Le traitement de l’homosexualité adolescente paraît assez juste mais ne va pas plus loin que les émois de la puberté. Un film comme « Une vie volée » avec Angelina Jolie et Winona Ryder avait, par exemple, beaucoup plus de coffre et d’enjeux dramatiques à offrir. La tonalité nostalgique de l’ensemble ne réussit jamais vraiment non plus à nous emporter et on attend patiemment que le long-métrage déroule son gentil programme, sans plus de passion ni d’émotion. La fin semble trop facile et expédiée de manière trop simpliste comme si la réalisatrice ne savait pas comment clôturer le sort de ses personnages. On ressent juste un fond légèrement anti-religieux mais pas assez véhément pour que « Come as you are » en devienne un film à message fort. Au final, c’est une œuvre un peu tiède malgré un beau sujet et surtout un film plutôt insignifiant.


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JorikVesperhaven
5

Créée

le 18 juil. 2018

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Rémy Fiers

Écrit par

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