Principalement attiré au départ par ce film pour la présence au casting de la magnifique, et non moins talentueuse, Emmy Rossum, je dois dire que j’ai été particulièrement séduit par le résultat. Non seulement les personnages et les dialogues sont incroyablement bien écrits, mais il se dégage aussi de l’ensemble de l’œuvre une belle authenticité. L’ambiance est poétique et la relation que Dell et Kimberly entretiennent est empreinte d’un réalisme extrêmement touchant. Le genre de réalisme sans concession qui fait immédiatement écho à notre propre vie/quotidien. Concrètement, le long-métrage s’attache à décrire quelques moments importants, heureux ou malheureux, de la vie d’un couple pendant 6 ans. Tout au long de l’histoire, on suit donc les personnages dans plusieurs lieux distincts : un cimetière, un train, un hôtel parisien, une relation à distance et enfin un appartement. La particularité de la narration étant qu’elle jongle continuellement entre les différents segments, ce qui pousse inévitablement le spectateur à s’interroger et renforce ainsi considérablement l’implication dans le film. Dans quel ordre les différents événements se produisent-ils? Sont-ils présentés selon le point de vue d’un seul personnage ou de plusieurs? S’agit-il de souvenirs du passé ou de souhaits pour l’avenir? Et finalement, tout cela est-il seulement réel? Autant de questions qui trouvent progressivement une réponse au fur et à mesure de l’évolution du récit. Jusqu’au plan final qui conclut magistralement le film.
Mais au-delà de l’investissement dans le récit, le procédé de narration suscite également une réflexion intéressante autour des choix, aussi anodins soient-ils, et de leurs conséquences. Une réflexion pas forcément originale, certes, mais assez révélatrice dès lors que quelques événements spécifiques sont ciblés. A ce titre, le personnage de Dell s’avère d’ailleurs excessivement dense et complexe, et sa trajectoire au fil des différents épisodes se révèle particulièrement émouvante. Il faut d’ailleurs souligner que malgré l’aspect réflexif du film, celui-ci ne néglige vraiment pas l’émotion et offre quelques séquences de grâce absolue. En témoigne la superbe scène dans le train où le temps semble littéralement suspendu. Une émotion que l’on doit évidemment à la richesse du scénario mais aussi, et surtout, à la magnifique performance de Justin Long et Emmy Rossum. Le premier s’approprie effectivement avec brio un personnage diablement intelligent, au débit de parole élevé et à la sociabilité difficile. Tandis que la seconde rayonne dans la peau d’une jeune femme charmante, séduisante, mais aussi farfelue et un peu parano. Le mélange des deux offre un cocktail aussi merveilleux qu’addictif. Enfin, pour un premier long-métrage, Sam Esmail propose une approche visuelle originale, basée sur des cadrages peu courants (personnages au bord du cadre) et sur une utilisation intéressante de la lumière. Il en découle une image très attractive visuellement, accompagnée d’une jolie bande son mélancolique.
Pour toutes ces raisons, Comet s’affirme donc comme un des meilleurs drames romantiques de ces dernières années. Porté par un duo d’acteurs impeccable, le film peut s’appuyer sur une narration ambitieuse et un scénario incroyablement riche pour emporter le spectateur dans une histoire d’amour atypique, drôle, tragique et émouvante. Le genre d’histoire dont la portée des émotions et des dialogues résonne encore bien des heures après l’apparition du générique final.
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