John Matrix = Jack Slater
Par Crom, que c'est bon ! Un film certainement mal interprété à l'époque, surtout quand on sait que 8 ans plus tard, Last Action Hero dont la portée auto-parodique était l'apanage, a du attendre sa carrière en vidéo club pour être apprécié à sa juste valeur. Et en parlant de Last Action Hero, vous ne vous êtes jamais dit "Putain, ça serait vachement cool que John McTiernan aille jusqu'au bout de son truc et nous ponde un vrai opus de Jack Slater !" ? Eh bah moi si en tout cas. Et si McTiernan ne l'a jamais fait, Mark L. Lester l'avait lui déjà réalisé en 85.
John Matrix n'est autre que Jack Slater, et c'est avec les yeux d'un Danny Madigan qu'il est bon, succulent, ultra jouissif de mater ce film si efficacement décérébré.
C'est des dizaines de tonnes dans la gueule qu'on prend, avec un Schwarzy surpuissant qui, s'il est bel et bien pris avec sa juste dose de second degré, ou le regard d'un gosse en quête d'un héros indestructible bien bourrin, devient un vrai must du genre.
"Lui rien, pas une égratignure. Les deux flics : morts." disait Danny devant Jack Slater 4 en engouffrant des poignées de pop-corn, et puis "C'est pas vrai ! Les calembours débiles, la voix, le hard rock ! J'rêve pas et pourtant c'est vrai !" une fois propulsé dans le film.
Ici Arnold est très en colère. Il déloge un siège de bagnole sans effort, puis arrache une cabine téléphonique avant de la porter à bout de bras pour la balancer sur un groupe de flics, il renverse une voiture d'une pichenette et défonce, tabasse, dézingue des masses de méchants avec des allures de bulldozer inarrêtable boosté aux rayons gamma, montrant son désaccord bourru de manière plus ou moins brutale et sanglante mais toujours de bon coeur, avec ce sourire qui ne manque pas d'ironie, ben-aise et infaillible, le tout ponctué d'une successions de répliques et de vannes bien débiles toutes plus géniales les unes que les autres. Sa peau à lui est aussi imperméable aux lames, balles, grenades, missiles que lui est enclin à déboîter, démembrer et exploser tout ce qui peut avoir un rapport de près ou de loin avec l'enlèvement de sa fille (monumentale erreur l'enlèvement de sa fille putain !).
Pas de hard rock certes, mais une BO de James Horner complètement explosive ayant le même effet et qui s'avère parfaite pour accompagner les énormes poings du colosse déchaîné à la jovialité et l'entrain si contagieux.
Un pur moment d'action comme il n'en existe plus, avec une bonne dose d'auto-dérision qui annonçait déjà le biopic sur la vie de Danny Madigan 8 ans plus tard.
En le revoyant, Commando fait se dire que de louables tentatives comme les Expendables qui se veulent parodiques à mort ne seront jamais que des ersatz nostalgiques de films qui étaient déjà, pour la plupart, dans un esprit humoristique (souvent incompris) sonnant nettement plus juste mais qui appartient à un cinéma d'action qui s'est éteint depuis un bail.