Bouffonerie pure outrepassant les limites du badass de foire, Commando est un témoin ultime de ce que les années 1980 ont pu produire de plus grossier et éventuellement 'fun'. Produit à la gloire de Schwarzenegger, Commando est généralement considéré comme un plaisir coupable et défendu en tant que tel, parfois avec un aplomb rare, comme lorsqu'on touche à un Graal ou à l'objet d'un délire d'initiés presque fanatiques.
Dans Commando la badassité et en particulier celle de Schwarzy crève le plafond, mais elle est rarement 'excitante' en-dehors de l'aspect gaudriole. Commando est bien estimable pour cela : c'est mauvais mais outrancier, violemment auto-parodique, au point de devenir le moteur d'une espèce de transe régressive pour qui en est client. Les dialogues sont ridicules tout le long, y compris en-dehors des punchline couillues (tel que « Je vais pas te tirer une balle entre les yeux : je vais te tirer entre les couilles ») et on peut tout naturellement s'y mettre à parler de troisième guerre mondiale.
Pourtant Commando est assez mou. Sans son côté aberrant souvent tenu pour jubilatoire, il est juste un film de genre à la ramasse, limite amorphe, multipliant avec insouciance faux raccords et erreurs primaires. Dans le même registre, Cobra avec Stallone est plus convaincant ; une beauferie sincère vaut mieux qu'une gaudriole chancelante ! Il manque un engagement, une dramatisation qui même absurde vaudrait mieux que le strict délire 'so bad is good' (et pourtant Mark L.Lester a dirigé Class 1984 trois ans avant). Commando devient plus intense (et sérieux!) dans les vingt dernières minutes, où il bat des records de violence et de mises à mort. Le choc des titans est gentiment ubuesque et surtout expéditif.
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