Commando c'est l'archétype même des Eighties, à se demander pourquoi ils ont continué à faire des films après celui-là. C'est une ode à la testostérone pure et au machisme raz les pâquerettes. Bref, c'est un film qui a des couilles bien velues et qui n'hésite pas à les sortir.
Déjà notre autrichien favoris porte le doux sobriquet de John Matrix... respect. John Matrix c'est un type cool qui vit paisiblement avec sa fille (Alyssa Milano, madame va être servie c'est sûr !) dans un coin reculé et montagneux des Etats-Unis. Il passe son temps à transporter des tronc d'arbres, à se foutre de la glace sur la tronche et aussi à nourrir les biches (tout est vrai, les preuves existent) parce qu'il est en harmonie avec la nature, avec lui même et avec les autres... bref c'est un type bien. Sauf que dans le prologue ses anciens potes se font liquider et du coup il faudra éclater quelques tronches pour remettre de l'ordre dans tout ça.
Oui parce que ce brave père de famille d'apparence banale est en fait une ancienne machine à tuer de l'armée et ça, on le remarque dés l'arrivée des méchants chez lui: il les sent venir.. littéralement car, c'est bien connu, le porto-ricain armé dégage une odeur tout à fait caractéristique. Le ton est donné on est à fond dans le craignos qui s'assume et la suite ne démentira jamais ce credo, punch lines bien sentis à l'appui :
-You remenber when I promess to kill you last ?
-Yes, you said that
-I lied
(Et hop Schwarzi lâche un mannequin en mousse dans le vide )
Sa fille enlevée par des malandrins, tous les moyens sont bons pour expliquer aux ravisseur que ce n'était pas une très bonne idée: fusil à pompe, mitrailleuses de différents modèles, lance-roquette, grenades, mains nues, au couteau, morceaux de bois et Arnie nous gratifie même d'une séquence jardinage avec fourche, lame de scie circulaire, hache dans les burnes et machette dans le bras ! N'en jetez plus on touche au nirvana !
Le film est donc un monument dédié à la gloire du colosse autrichien, tout sera mis en oeuvre pour nous prouver qu'on ne deviens pas Mr Univers 2 fois par hasard. Outre les centaines d'hispaniques tués, on assistera a toutes les possibilité que peuvent offrir un tour de biceps de 55 cm :
Transporter un tronc d'arbre sur les épaules donc mais aussi arracher un siège de voiture, déraciner une cabine téléphonique, retourner une Porsche en éternuant, arracher des tuyaux en plomb ou encore démolir une chaîne cadenasée... Le tout avec un Arnold forçant l'admiration avecson jeu plus robotique que jamais. On joue à fond sur la légende Schwarzi et vu l'insistance de la réalisation sur les muscles du bonhomme (d'ailleurs on verra plusieurs fois ses biceps avant de découvrir son visage) on ne peut pas se tromper sur la marchandise.
Évidemment dans tout ce joyeux bordel il faut quand même un super vilain à la mesure de John Matrix. Soyez rassurés, on y a droit. Matérialisé sous la forme d'un croisement improbable entre Elvis en fin de vie (pour le poid) et Freddy Mercury (pour la moustache) le bad guy est joué par un Vernon Wells en complète roue libre, portant les costumes refusés du tournage de Mad Max 2.
Autant dire qu'il n'est pas là pour rigoler... nous oui, mais lui non.
Il faut dire que la baston finale entre Arnold et notre ami est un monument de n'importe quoi: ils s'échangent sans sourciller des pains qui assommeraient un boeuf, ça se fout des barres de fer dans la gueule ou des portes de chaudière dans la nuque, ça balance des coups de latte qui enverraient n'importe qui sur orbite et ça s'amuse avec des couteaux longs comme des épées...
Le mieux reste encore la fin du combat: le méchant voyant qu'il n'arrive pas à prendre le dessus récupère un Uzi (on se saura jamais comment il est arrivé là) et il menace le gentil Arnold qui, pour se défendre, lui jette violemment un tuyau de canalisation dans le bide... tellement fort qu'il épinglera notre Freddy Mercury d'opérette contre une colonne d'évacuation de vapeur. Vapeur que l'on verra sortir dudit tuyau, planté dans le méchant, je le rappelle.
On reste aujourd'hui encore admiratif devant tant de violence gratuite et de débilité crâne.
Pour ceux qui aiment le jeux de sept erreurs, ils seront aux anges ! Rendez-vous compte, dans Commando on fait du Shopping avec une pelleteuse ! Les méchants qui n'arrivent pas à tirer sur un mec immobile, des mannequins de paille sont posés négligemment devant des bâtiments lors d'explosions et on voit des baraquements qui explosent de l'intérieur alors que les charges ont été posées le long du mur mais à l'extérieur.
Commando un pur produit de divertissement estampillé 80s, toute la quintessence du cinéma d'action de cette époque est condensée dans ce film, véritable témoin d'une époque révolue...
OK, c'est nul ouais... et c'est vraiment très con... ouais ouais... mais, mine de rien, on ne s'ennuie jamais, c'est plus fort que la logique. Rien que voir Schwarzi et son charisme aussi écrasant que peu l'être son poing dans une gueule ça vaut largement le détour, on le regarde faire avec une larme à l'oeil tant l'émotion nous submerge.
Oui, messieurs, Commando c'est un film indispensable. Aussi naze cinématographiquement que jouissif à regarder, un gros machin bourré de séquences d'une violence franche et libératrice et de dialogues juste inoubliables. Ne réfrénez pas vos instincts les plus honteux et les plus bas et sortez dans la rue, courez nu s'il le faut, pour clamer haut et fort votre amour pour ce film incroyable et régressif.