Des choses pas très gentilles à dire sur ce film :
Comme Cindy Cendrillon 2002, Comme Cendrillon 2 : Danse jusqu’au bout de la nuit... est une actualisation foiresseuse du conte de Perrault... à ceci près que Cindy Cendrillon 2002 se révèle être sacrément drôle là où Comme Cendrillon 2 : Danse jusqu’au bout de la nuit... est vraiment pénible et puant.
Sur le fond, rien de nouveau, une gamine martyrisée par sa belle-famille brave l’interdiction qu’elle a reçu d’aller au bal, y emballe le prince mais y perd un accessoire dont ce dernier va se servir pour la retrouver. Il y aura toutefois un bel enrobage pré-ado des années 2000 avec une bande-son juste abominable et il y aura aussi un tronçon d’histoire en plus qui pue bon le producteur qui se nourrit de l’âme des gosses et de la thune de leurs remps au cours duquel nos deux tourtereaux s’entraînent à la danse en faisant le ménage avant de se brouiller, du moins côté Cendrillon, puis de participer à un concours final garant de l’élévation sociale de la gamine. Je ne divulgâche rien du tout, c’est cousu de fil blanc.
Niveau dépoussiérage, c’est tout aussi paresseux. L’univers de Cendrillon percute celui des lycées nord-américains et celui des popstars : le rêve de Mary a.k.a. Cendrillon a.k.a. Mairie en version française (Selena Gomez) est de devenir danseuse pop ; elle se déplace en skate, ses belles sœurs (Emily Perkins et Katharine Isabelle) en limousine... ma foi ; et puis exit la pantoufle de verre, place au lecteur mp3, la connaissance des titres favoris de la playlist tenant lieu de séance d’essayage.
La scène est rendue deux fois plus pénible par un personnage du nom de Dustin, Funk pour les intimes, interprété tout en swag insupportable par Marcus T. Paulk. Sidekick abominable du prince charmant/Justin Bieber de contrefaçon, Joey (Drew Seeley), Funk est à ranger dans la catégorie des Nadir, baptisée ainsi d’après le personnage de Samourai interprété par Saïd Serrari. Chacune de ses apparitions donne des frissons, des papillonnages de paupière irrépressibles et des mouvements crispés d’épaule... et accessoirement l’envie de monter en haut d’un clocher et de flinguer tout ce qui bouge en espérant être rapidement mis hors d'état de nuire par le GIGN.
Le reste du casting reste quand même loin derrière Marcus T. Paulk. Ça va du sympa (Emily Perkins et Katharine Isabelle, les héroïnes de Ginger Snap, s’en donnent à cœur joie à surjouer les adolescentes bêcheuses) au gentiment pénible (Drew Seeley arrive à être aussi fade qu’imbuvable). La prestation de Selena Gomez reste quant à elle correcte pour ce genre de production mais elle se retrouve affublée d’un air de mini-miss de concours avec son petit minois encastré dans une grosse choucroute et son maquillage pensé comme discret mais au final plutôt dégueulasse qui parasite toutes ses apparences.
Naturellement, c’est idéologiquement puant avec un côté très sois toi-même mais seulement si t’es beau ou belle, que tu as un talent qui peut faire du fric et que ton toi-même est socialement acceptable. Si tu es excentrique ne va pas plus loin que le van flashy qui pétarade. Si t’es timide et moche (et que tu portes des lunettes) alors le mieux que tu puisses faire c’est de vomir d’émotion devant ton idole. Bien sûr c’est le propre de ce type de production, il n’y a pas d’ambition autre que de créer ou de montrer de la popstar sur laquelle capitaliser mais ça reste insupportable, surtout quand la réalisation cherche à prétendre autre chose.
Il y a toutefois quelques éléments réjouissants à même de rendre les 90 minutes du film moins irritantes. Les uns sont volontaires : le choix d’Emily Perkins et Katharine Isabelle en odieuses belles sœurs ou encore la pub pour une lotion contre l’acné du dos posée comme une critique (hypocrite) du star system certes, mais surtout qu’on ne voit pas venir. Les autres sont involontaires et constituent les deux meilleurs passages : les apparitions de l’équipe de bonnes fées chargées du ménage tandis que Mairie va au bal, cousins asiatiques du copain ou de la copine de la sœur ou du frère de la pote, qui sont de surcroît affublés en VF d’un accent vaguement chinois comme on n’ose plus en faire depuis les années 1980 ; et, bien sûr, l’annonce des essayages que fait l’ami Funk au micro de l’école et la séquence des essayages même dans la foulée.
Comme Cendrillon 2 : Danse jusqu’au bout de la nuit... est une horreur, clairement, mais bon, Funk mérite quand-même son petit coup d’œil.
Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film
Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/comme-cendrillon-2-danse-jusqu-au-bout-de-la-nuit
Ou sinon, je regarde juste les 42 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool
Bonus
Enfant qui joue mal
Personnage > Agissement
Coolitude > Couvre de sa veste les épaules d’une femme – Drama Queen / King > S’enfuit en courant après un choc émotionnel – Passion > Fait preuve de jalousie ou de rivalité féminine – Passion > Se fait draguer
Personnage > Caractéristique
Enfant ou ado tête à claques – Jumeaux/jumelles qui parlent en même temps ou terminent leurs phrases respectives – Mégalo > Parle de lui à la 3e personne – Star capricieuse
Personnage > Citation
Réfrène > « Laisse tomber, ça vaut pas le coup » – Réfrène > « Wo-wo-wo-wo-wo ! » – S’inquiète > « Oh mon dieu ! »
Personnage > Interprétation
En fait des caisses – Regard incrédule
Personnage secondaire
Foule en délire > Concert, spectacle, manifestation sportive – Groupie(s) – Meute compacte de journalistes – Petite peste Disney Channel
Réalisation
Grammaire > Passage musical – Habillage > Placement de produits – Le couple de personnages principaux finit toujours par avoir la piste de danse pour lui tout seul – Média > Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite – Séquence de nettoyage passée en accéléré – Woosh > Mise en scène
Réalisation > Audio
Musique > Pizzicati pour renforcer un effet comique
Réalisation > Surprise !
Faux suspense !
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Est éclaboussé·e par un fluide – Gag avec un animal – Vomi (gag)
Scénario > Contexte spatio-temporel
Véhicule en panne
Scénario > Ficelle scénaristique
Amour au premier regard – Équipe qui se disloque/couple (en devenir) qui se brouille à 20-30 minutes de la fin du film – Introduction forcée d’un élément dont on sait d’avance qu’il servira plus tard (fusil de Tchekhov) – Se retrouvent accidentellement l’un·e sur l’autre – Trahi·e par : un éternuement, un bébé qui pleure, une sonnerie de téléphone, une branche qui craque, un objet qui tombe, etc.
Scénario > Situation
Agissement > Conversation privée entendue à l’insu des personnes qui parlent
Thème > N’importe quoi
Accessoire > Gaspillage alimentaire – Non-suspension d’incrédulité > Lycéen·nes incarné·es par des acteurs ou actrices de plus de 25 ans
Thème > Rejets, moqueries ou discriminations
Accents étrangers caricaturaux
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Image dégradante > Nunuche
Thème > Testostérone
Muscle > Séquence d’entraînement physique (parfois débile) – Objectification viriliste > Corps musclé mis en valeur
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais