Aaaah, quelle était alléchante cette bande-annonce, que l'idée de base avait l'air intéressante ! Après un Despicable Me plutôt convaincant et une suite somme toute honorable, Chris Renaud partait avec des points d'avance. Seulement voilà, c'était trop simple, il fallait que quelque chose ne fonctionne pas - presque tout, en vérité -. Car si l'idée de départ est intéressante ("Que peuvent-ils bien faire quand vous n'êtes pas là ?"), à la réflexion, elle sentait déjà le réchauffé. Ça ne vous rappelle pas un certain Toy Story, ce qui se passe dans le dos des humains quand ils n'y regardent pas (ce qui, anatomiquement, est tout à fait normal) ? Mais bon, après tout, certains films s'en sortent très bien en reprenant les idées des autres ; on appelle cela des hommages. Le véritable problème survient quand le leitmotiv du film est de pomper jusqu'à la moelle tout ce qui a fait le succès du cinéma d'animation de ces trente dernières années. De fait, je n'ai pas eu l'impression de voir un film, mais une juxtaposition étrange de scènes déjà vues à maintes reprises dans divers dessins animés (de mon enfance ou non) : le générique joliment agencé sur fond jazzy ? Monstres et Cie. La vie idéale entre un humain et son compagnon subitement chamboulée par l'arrivée d'un nouveau venu qui est différent-prend-la-place-du-héros-mais-finalement-devient-son-copain ? Toy Story, encore. Le petit lapin tout choupinou, gentil-méchant-mais-gentil-quand-même ? Presto (qui, au passage, conserve le même design que pour ce court-métrage de 2008, bonjour l'innovation de l'animation).
Vous saupoudrez le tout d'une intrigue sans grand intérêt, vous ajoutez un doublage par Willy Rovelli et des chansons que tous connaissent (comme Happy, au hasard) et vous obtenez un vulgaire repompage sans saveur de tout ce qui a été fait jusqu'à présent. En moins bien. Même la BO d'Alexandre Desplat ne sauve pas les meubles, pas même la vieille commode en formica de mamie Germaine. Ce film respire la lasagne toute prête réchauffée au micro-ondes : on en mange, mais sans grande conviction. Il n'y a aucune prise de risque, le film est sans saveur, feel good movie à l'excès.
Honnêtement, quel propriétaire d'animal retrouve son appartement ou sa maison dévastés et réagit en disant : "Non mais c'est pas grave ahah, je savais que vous alliez vous entendre !"
Sérieusement ?
Le titre de ma critique évoque les cons ; à première vue, on pourrait penser qu'il s'agit des gens qui ont fait ce film. Non, absolument pas, je ne me le permettrais pas. Je parle de moi. Je suis con d'avoir osé croire que ce film pouvait être meilleur que l'insipide soupe de synthèse qu'on propose en ce moment. Mais non, c'est dans la norme, bien dans la norme, ce film est même la définition de la norme : plate, sans réel intérêt. Pourtant, il y avait de quoi faire : l'abandon d'animaux, le passage à la fourrière, la mort, là, on tenait quelque chose de sérieux. Mais non, surtout pas, faudrait quand même pas bousculer le spectateur en lui disant qu'abandonner son animal de compagnie c'est pas tellement tellement gentil et que chaque été 60 000 chiens et chats sont abandonnés sur la route des vacances... Mais bref, je m'égare.
Ce film n'a rien pour lui, si ce n'est sa bande-annonce et l'attrait commercial de son réalisateur. J'aimerais croire que des films d'animations capables de tout chambouler, de faire rêver, prendre conscience, sont à venir. Mais je crains que ça ne soit pas pour tout de suite. D'abord, faut faire du pognon.