Une déception que ce film qui hésite entre deux voies sans en emprunter complètement aucune.
L'histoire annoncée est celle d'un quinqua quelque peu blasé qui va se ressourcer en empruntant des chemins de traverse ou devrait-on dire plutôt des canaux de travers puisqu'il investit dans un Kayak avec la ferme intention de rejoindre la mer via la voie fluviale.
Jolie idée qui laissait entrevoir une histoire dans laquelle Michel, le personnage principal aurait mené un travail sur lui-même à la faveur d'un contact prolongée avec la nature - façon Into the Wild - et d'une trajectoire sans faille jusqu'à sa destination.
Et finalement non. Le destin de Michel se réduit à la portion congrue, celle d'un trip un peu écolo (mais pas trop), un peu rigolo (il en faut) mais surtout très égo-bobo.
Car que penser de Michel ? Il décide de profiter de ce petit coin de paradis qui lui est proposé au lieu de poursuivre son chemin. Après tout pourquoi pas. D'autant que la palette de personnages croisés à l'auberge pouvait laisser espérer une histoire à la Maine Océan, l'excellent film de Jacques Rozier.
Sauf qu'on en est très loin. La faute très certainement à ce scénario qui hésite entre un carpe diem assumé et un grand rêve toujours en suspend. Ce renoncement, le fait que Michel parte de l'auberge puis y revienne, ôte toute profondeur au film et au personnage. Certes, il permet à Podalydès de placer ici et là toute une batterie de gags (dont un certain nombre me semblent dispensables : l'ascenseur, le déchargement du canoë...) mais il ne permet jamais au film, ni à son personnage de décoller ( ce qui est bien dommage au regard du titre) .
La fin de l'histoire arrive. On n'a rien appris d'intéressant, on a souri une ou deux fois, on a admiré la jolie Vimala Pons...et c'est tout.
Film introspectif a demi raté ou petite comédie française à moitié réussie ? Les deux mon capitaine.
Personnages/interprétation : 7/10
Scénario/histoire : 4/10
Réalisation/mise en scène : 5/10
5.5/10