Avec Comme un avion, Bruno Podalydès signe son meilleur film. Une comédie sophistiquée, poétique, douce-amère... et hilarante ! Comme un avion brosse le portrait d’un doux rêveur (celui qui sommeille en chacun de nous ? Peut-être... Celui qui sommeille en moi ? Assurément...), qui se laisse porter au fil de l’eau, pour qui la passivité est un art de vivre. Au son de Bach, de Moustaki, de Bashung, de CharlElie Couture (forcément), ou de l’inusable negro spiritual "Michael Row the Boat Ashore" (Michaël est de retour en version française), maintes fois interprété sur tous les tons, Podalydès imprime un rythme parfait à son film, dans lequel on ne s'ennuie jamais, où toutes les répliques et situations portent avec légèreté, sans lourdeur aucune, leur lot de charge amusante. On passe 1h45 le sourire aux lèvres, versant souvent dans le rire franc. Les acteurs sont impeccables, des premiers aux seconds rôles, les personnages qu’ils incarnent, des plus dingues aux plus carrés, sont plus attachants les uns que les autres. Quant à la morale, s’il y en a une, elle est peut-être à chercher en soi (ou pas). Podalydès concocte une recette à la française du cinéma "indé" américain dans ce qu'il a de meilleur. Bref, un film merveilleux, dans lequel souffle un vent de liberté (de libertaire ?… de libertin ?), qui fait un bien fou et qui devrait être prescrit comme remède à la sinistrose ambiante. Un grand merci à m'sieur Podalydès.