Un ancien professeur de collège, qui a quitté son métier parce qu'il n'y était plus en phase, intercepte un garçon de 14 ans, un Rom, alors qu'il braquait une épicerie. Cet enfant, nommé Victor, sera relâché le lendemain, et leurs chemins vont de nouveau se croiser, provoquant un trouble chez cet homme, meurtri par la disparition de son épouse, car il voudrait l'éduquer afin de lui donner une chance dans la vie, afin d'éviter les vols et se confronter à sa famille.


Décidément, Nicolas Boukhrief n'a pas de chance ; il est un bon réalisateur, la plupart de ses films sont réussis, mais de manière presque inexplicable, il n'a jamais réussi à avoir un gros succès, au mieux cela donne Le convoyeur. Mais là, avec un sujet fort, la présence de Vincent Lindon, c'est de nouveau un bide. Et pourtant, même s'il n'évite pas certaines facilités scénaristiques, je le trouve même touchant, car en voulant aider ce garçon, à la limite sauvage, c'est lui qu'il veut sauver, et sans doute se prouver qu'il peut être réellement utile à quelqu'un, alors qu'il est désormais veuf et que sa fille discute avec lui via Internet.

Le seul nom de Vincent Lindon suffit pour que je vois un de ses films, et là, même s'il joue un rôle qui peut faire penser à Welcome, même si là aucun amour n'est en jeu, c'est un homme qui m'émeut, et son regard final a quelque chose de magnifique, et qui donne tout son sens au titre du film.


Mais comme je le disais, je trouve que tout ça est parfois d'une redoutable simplicité ; comme par exemple la maison que cambriole Victor est celle de Vincent Lindon, alors qu'il ne l'a croisé qu'une seule fois dans l'épicerie, sans lui voler ses papiers. Il y a un côté presque linéaire qui me dérange un peu dans le sens où le chemin est balisé, tout comme le rôle de Karole Rocher, une conseillère d'éducation, qui est sous-écrit, avec des phrases parfois ampoulées comme le fait qu'elle n'a pas d'enfants, mais que tous ceux qu'elle rencontre sont comme les siens.


Cela dit, Comme un fils est un joli film, qui sait être émouvant quand il le faut, qui met en lumière le rôle très ingrat de ces enfants Rom qui doivent voler tel montant par jour sous peine de se faire tabasser par leurs familles, et donc les risques qu'ils prennent. Et je le disais plus haut, l'humanité de Lindon donne quelque chose de beau.

Boubakar
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le 4 août 2024

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