(A)live at Folsom Prison
Le premier long métrage de Mann est un téléfilm, qui mérite pourtant qu’on s’y attarde. Car s’il n’est pas encore empreint de tout ce qui fera l’univers spécifique du réalisateur, il est tout...
le 14 juin 2016
18 j'aime
5
Je m’étais fait la complète de Mann l’année dernière. Du moins le pensais-je jusqu’à la semaine dernière. Il y avait en fait une pièce cachée. Et comme toute pièce cachée, le charme est dans l’accumulation de la poussière. Voici donc le premier long métrage de Michael Mann. Destiné à la télévision, celui-ci n’a pas eu les honneurs d’une exploitation en salle (du moins en France) mais pour autant, on aurait bien tort de le regarder d’un air dédaigneux. L’histoire raconte la vie en prison d’un mec un peu marginal. Ses sorties dans la cour, il les passe à courir. Si bien qu’il devient bon, endurant et rapide. Un jour il se fait remarquer par les autorités pénitentiaires qui vont tenter de le faire concourir aux JO. Autour de lui, la micro-société pénitentiaire enrage ou exulte.
On remarquera tout d’abord le format 4/3 propre à la télé, pas une surprise bien sûr mais pas spécialement plaisant non plus, surtout quand aujourd’hui la plupart des écrans sont plus larges. Ça restreint un peu le champ, on se sent à l’étroit. Passons. On retrouve l’image d’un cinéma américain porté sur le social, adepte d’images d’ambiance et de portrait du quidam. Ça pourrait rappeler l’introduction d’Un Après-midi de Chien. C’est la vraie première force du film. Les personnages sont hauts en couleur sans être trop caricaturaux. D’ailleurs, un certain nombre d’acteurs étaient eux-même détenus dans la prison qui a servi de décor au tournage. L’intrigue empreinte parfois certaines facilités mais on se plaît à la suivre au gré des rivalités entre bandes (un poncif ? Certes). Le personnage principal est aussi une grande réussite car il conserve tout au long du film un certain mystère quant à ses motivations ou sa philosophie. En bref, on tient là un portrait social réaliste mais aussi optimiste qui se permet d’être plaisant sur le fond et d’une beauté brute et granuleuse sur la forme. La pièce cachée était donc un vrai film de Mann même si celui-ci va profondément s’éloigner de cette esthétique très 70’s dans les années qui vont suivre pour presque inventer le style des 80’s.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Konika0 - Vus ou revus en 2021.
Créée
le 5 nov. 2021
Critique lue 27 fois
D'autres avis sur Comme un homme libre
Le premier long métrage de Mann est un téléfilm, qui mérite pourtant qu’on s’y attarde. Car s’il n’est pas encore empreint de tout ce qui fera l’univers spécifique du réalisateur, il est tout...
le 14 juin 2016
18 j'aime
5
Découvrir la première œuvre d'un (grand) réalisateur provoque toujours un plaisir particulier. Les papilles gustatives sont en alerte à l'idée de comprendre, à la lecture du premier effort, tout ce...
Par
le 4 févr. 2018
9 j'aime
6
Larry Murphy (Peter Strauss) est condamné à perpétuité pour avoir tué son père pour protéger sa soeur. Il purge sa peine et il va commencer à s'entrainer à la course à pied. Il atteint un tel niveau...
Par
le 1 oct. 2021
8 j'aime
Du même critique
Le hasard fait succéder Calmos à Barbie. Mais le hasard n’existe pas, diront certains. Et réellement, on tient là un concept bien plus porteur que le Barbenheimer supposé condenser toutes les...
Par
le 5 août 2023
6 j'aime
2
Ce sont le synopsis mystérieux, l’affiche idoine et le succès critique qui m’ont amené à lancer le film. Que de vile tromperie dans ce monde. Ils sont deux frangins. L’un est commissaire de police et...
Par
le 21 mai 2023
6 j'aime
D’une certaine manière, L’Antre de la Folie occupe une place un peu spéciale dans la filmo de Carpenter. Il a quelque chose de différent et c’est ce qui m’a donné envie de le revoir. Un auteur à...
Par
le 11 sept. 2021
5 j'aime