Comme un homme libre
6.9
Comme un homme libre

Téléfilm de Michael Mann (1979)

Je m’étais fait la complète de Mann l’année dernière. Du moins le pensais-je jusqu’à la semaine dernière. Il y avait en fait une pièce cachée. Et comme toute pièce cachée, le charme est dans l’accumulation de la poussière. Voici donc le premier long métrage de Michael Mann. Destiné à la télévision, celui-ci n’a pas eu les honneurs d’une exploitation en salle (du moins en France) mais pour autant, on aurait bien tort de le regarder d’un air dédaigneux. L’histoire raconte la vie en prison d’un mec un peu marginal. Ses sorties dans la cour, il les passe à courir. Si bien qu’il devient bon, endurant et rapide. Un jour il se fait remarquer par les autorités pénitentiaires qui vont tenter de le faire concourir aux JO. Autour de lui, la micro-société pénitentiaire enrage ou exulte.
On remarquera tout d’abord le format 4/3 propre à la télé, pas une surprise bien sûr mais pas spécialement plaisant non plus, surtout quand aujourd’hui la plupart des écrans sont plus larges. Ça restreint un peu le champ, on se sent à l’étroit. Passons. On retrouve l’image d’un cinéma américain porté sur le social, adepte d’images d’ambiance et de portrait du quidam. Ça pourrait rappeler l’introduction d’Un Après-midi de Chien. C’est la vraie première force du film. Les personnages sont hauts en couleur sans être trop caricaturaux. D’ailleurs, un certain nombre d’acteurs étaient eux-même détenus dans la prison qui a servi de décor au tournage. L’intrigue empreinte parfois certaines facilités mais on se plaît à la suivre au gré des rivalités entre bandes (un poncif ? Certes). Le personnage principal est aussi une grande réussite car il conserve tout au long du film un certain mystère quant à ses motivations ou sa philosophie. En bref, on tient là un portrait social réaliste mais aussi optimiste qui se permet d’être plaisant sur le fond et d’une beauté brute et granuleuse sur la forme. La pièce cachée était donc un vrai film de Mann même si celui-ci va profondément s’éloigner de cette esthétique très 70’s dans les années qui vont suivre pour presque inventer le style des 80’s.

Konika0
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le 5 nov. 2021

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