Comme une image par Alligator
Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est qu'aucun des personnages n'est épargné d'un plus ou moins lourd bagages de défauts. Berry s'empêtre dans son enfermement et sa parano (sauf à la toute fin), Jaoui ne s'intéresse à son élève peu douée qu'à partir du moment où elle apprend qu'elle est "fille de", Bacri est nombriliste, Grévil se fourvoit dans la littérature spectacle en se mettant des plumes dans le cul chez Ardisson, etc. Il n'y a guère que Sébastien (joli prénom en passant) qui se sort de la dictature de l'apparence, de l'image? Même pas, il n'a pas la force d'assumer son arabité, il se fait toujours appeller Sébastien et non Rachid, même avec ses amis.
Parce que le film est un réquisitoire sur l'application avec laquelle les êtres humains se collètent au monde des apparences, de la superficialité des liens sociaux. Bataille que les personnages perdent tour à tour.
Jaoui signe un film avec très peu de concessions. Mais ne jette pas non plus l'anathèmes sur ses personnages, elle ne s'acharne pas, elle n'a pas de haine, elle semble juste les montrer en essayant de les comprendre, elle les suit. J'ai trouvé sa caméra très délicate, sans jugement, sans sentence, sans réquisitoire, douce. Une comédie vraiment? Pas sûr. Une comédie dramatique, de moeurs plutôt assez bien foutue, agréable, pas assez fine pour en faire un chef d'oeuvre Bergmanien mais plus fûtée que la plupart de ses consoeurs.