J'ai deux problème avec ce film : j'aime le cinéma et j'aime les maths.

Pour le cinéma c'est un loisirs du dimanche. Pour les maths c'est différent, je fais partie des fameux «bons». Pas seulement ceux qui ont fait sup/spé hein. Manipuler et appliquer des maths c'est mon métier (pas dans la finance), le mec avec douze bouquins sous le bras qui regarde les montagnes c'est moi. Et même parmis ces gens là je fais partie des passionnés qui étudient d'autres domaines des maths pour le plaisirs le week-end.

Et force est de constater que le réal a rien compris à ce qui se passait autours de lui, mais alors rien du tout. Déjà en voulant s'attaquer à l'intégralité «des maths et du monde», de l'éducation à la finance, passant par la recherche … rien que ça. Vous voyez un mec vous dire «je vais faire un film sur la guerre», «Ha oui quelle bataille ?» «Toutes, et puis leurs conséquences sociales et économique aussi, leur interprétation par le public et enfin la représentation cette guerre dans l'art. Ce sera un docu-portrait arte»,«Cool, tu filmera des grattes-ciels en traveling voiture ?».

Du coup on érafle tout, on gratte même pas la surfaces, on évoque vaguement un sujet en espérant toucher un sentiment déjà acquis dans le public. Les souvenirs des cours et la crise financière, Mark Zuckerberg et Cédric Villani. Mais heureusement il y a des gens un peu weirdos qui portent des sandales et des grosses barbes, mais qui sont gentils, et qui vont apprendre des gentilles maths créatives aux n'enfants sans les discriminer, parce que c'est mal la discrimination. Morale de l'histoire : «Les belles maths c'est gentil, mais les maths moche c'est méchant. Et aussi ce sera bien si le monde était mieux».

Je pourrais en rajouter des tonnes sur le fait que le film ne fait pas la différence entre la modélisation et les maths, qu'il entretient une vision utopique (et maintes fois démontée) des maths «utiles liées à l'expérience», qu'il défend un point de vue restreint des mathématiques (platonicien à tendance mystique) tout en critiquant l'autre (constructivisme et ingénierie) etc. etc. On pourrait passer des heures à citer tout ce que rate le film sur le tri social par les math, sur comment les matheux sont à leur tour triés socialement, sur l'entretien des différences de méthode qui entretiennent, bien avantageusement, les différence de résultat. De toute façon on s'en fiche, les gens qui viendront voir ce film ne pourront (en moyenne) pas le remarquer.

C'est là tout le problème : l'intention du film, son but. Car comment on filme les maths ? Les gens qui en font ? Quelles images on met ? Réponse : rien, on filme pas, on fait des portrait avec des cadres à la con. On comble les vides, au mieux on illustre (pas finement). Alors pourquoi faire un film, plutôt qu'un livre ? Réponse du réal : parce que ces glands qui savent pas dériver cos savent pas lire un livre non plus (et qu'en plus ça se vend mieux).

Si vous avez aimé ce film, posez-vous de sérieuses questions.
Étienne_B
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le 1 déc. 2013

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Étienne_B

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