Black Faces
Après une bande annonce qui annonçait de la comédie décomplexée, Dear White People tourne en fait vers le genre du jeu avec les images, avec les cliché et les attitudes véhiculées par les médias,...
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le 9 avr. 2015
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Après une bande annonce qui annonçait de la comédie décomplexée, Dear White People tourne en fait vers le genre du jeu avec les images, avec les cliché et les attitudes véhiculées par les médias, dans un ton assez grinçant plus que dans l'hilarité. Très référencé, très américain dans sa problématique (communautés noires et campus de la Ivy league) et finalement très complexe dans sa construction, le film propose une réflexion assez intéressante.
Le fameux show de radio est assez anecdotique dans le film, il doit occuper à tout casser 5 minutes. Il s'agit d'une des nombreuses mimiques qui entrecoupent le film, en l’occurrence la bonne vanne sur le racisme de tous les jours. On aura aussi le droit au grand portraits graves qui misent sur le sombre des visages ou les coupes de cheveux, le Oh noooooooo collectif avec face grimaçantes, le blanc qui râle contre la discrimination positive, la grande scène de rhétorique façon gladiateurs, les vannes ultra-comlpexe qui font référence à des inconnus mais qu'on se sont obligé de rire (ou pas…). Tout y passe.
Là où le film est très fin, c'est que toutes ces petites mimiques ne sont pas raccord du tout. Elles sonnent faux, parfois ne collent même pas avec le contre-champs. Du coup flotte un air de malaise, légèrement caustique, qui nous fixe un petit sourire bien jaune. Surtout le film nous montre bien que chacun se met en scène en permanence, joue son petit rôle (voire ses rôles), en prenant une distance très bien sentie.
La vrai question du film c'est la quête de l'individualité dans ce genre de milieu qui gravite autours de communautés aux images fortes. La couleur de peau est quasiment toujours utilisée à des fins égoïste dans le film, que se soit par les noirs ou les blancs, en se donnant un genre, en jouant de la persécution ou en étant bêtement raciste. En ça le personnage de Lional est génial : une coupe afro sur un gay timide, ça rentre dans aucune case. Mais le personnage de Samantha nous montre le revers de la médaille : quand on a été élevé dans l'imagerie de la communauté, si on jette tout comme étant raciste, qu'est-ce qu'il nous reste comme individualité ? Mettre à la poubelle une bonne partie de son éducation, même légitimement, ça laisse un vide. D'un côté on se cherche, de l'autre on se renie, aucun personnage du film n'échappe à cette dualité.
Film bien senti donc, qui tape vraiment juste là où ça fait mal avec le ton qu'il faut, mais pas un film facile du tout. Personnellement, je regrette le côté un peu trop méta-film, qui lui donne un côté vraiment très intellectualisé. Je comprends que ce film ait cartonné aux USA, en France ce sera moins facile…
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le 9 avr. 2015
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