Ce premier film de Maxime Motte déborde de bonnes intentions, louables et humanistes, mais ses imperfections sont trop nombreuses pour qu’on le qualifie de réussi. En l’état, il est juste agréablement regardable. Mais on plus l’impression de visionner un téléfilm inabouti plutôt qu’un véritable long-métrage de cinéma. Le fait de vouloir traiter sous le prisme de la comédie le sujet des migrants et celui de l’adoption est une excellente idée. Mais l’aspect social comme le versant dramatique ou émotionnel de l’histoire sont vite abandonnés au profit d’aventures improbables ou les ficelles du scénario sont tellement grosses qu’elles en deviennent dures à avaler.
Certes, on est dans le feel-good-movie mais certaines péripéties vécues par les personnages et quelques incohérences frappantes ne peuvent passer sous le radar du plus indulgent des spectateurs. L’interprétation excessive de François-Xavier Demaison n’arrange rien et celle trop discrète d’Isabelle Carré n’améliorent pas plus le résultat. Cette histoire, plutôt naïve, dont on ressent les velléités sociales premières permet à chacun des personnages de se révèler à lui-même. Alors on suit cela sans déplaisir surtout grâce à un rythme soutenu et quelques répliques et situations sont très drôles. C’est notamment grâce au personnage du grand-père joué par l’impayable Albert Delpy qui évolue dans une maison de retraite pas comme les autres (la meilleure idée du film) que l’on obtient les meilleures séquences de « Comment j'ai rencontré mon père ». Mais le reste est trop téléphoné et tire exagérément à la ligne pour convaincre.
D’ailleurs la très courte durée du film (moins d’une heure et vingt minutes) montre bien que le réalisateur a vu trop grand pour son premier long-métrage et qu’il filme son scénario perclus de trous comme il peut ; c’est-à-dire pas de la meilleure manière. Et si la première moitié du film convainc à peu près, les aventures burlesques et iconoclastes du dernier acte annihilent toute espérance d’un sujet traité avec rigueur et un minimum de sérieux. On a donc le droit à une comédie familiale gentillette, rarement touchante mais occasionnellement rigolote, qui manque cruellement d’ambition et de savoir-faire. Encore une fois, les meilleures intentions ne font pas les meilleurs films. A noter cependant que l’on ne s’ennuie pas et que le film évite toujours l’écueil de la vulgarité si courante dans les productions actuelles.