Je dois admettre avoir été très agréablement surpris avec ce film. Le cinéma français, de genre et moi, on a souvent du mal à se retrouver, y’a eu des déceptions dans le passé. Mais là, je dois admettre que j’ai été impressionné. J’attendais un peu ce film depuis son annonce, intrigué comment il allait pouvoir s’inscrire dans le paysage actuel, et il s’en sort à merveille. Je n’ai pas lu le roman de Gérald Bronner, mais son adaptation est une réussite. Loin de reprendre une formule typiquement américaine, même si on retrouve des inspirations de Watchmen, The Boys ou du plus récent Project Power (bon, pour celui-là, c’est sans doute plus une nécessité de viser cette niche pour se démarquer à ce niveau, vu que les deux films ont été produits en même temps) dans cette approche ultraréaliste ; le film parvient aussi à s’inscrire dans un cinéma de genre français, avec ces questionnements sociaux.
Un peu le meilleur des deux mondes ? Sans doute, même si par conséquent on se retrouve avec certains clichés pas très subtils : le méchant dans son repaire, la romance pas forcément nécessaires entre les deux protagonistes principaux, le secret de Moreau qu’on nous garde bien de révéler jusqu’au bon moment… Pourtant, le film garde un peu cette touche française, que ce soit dans la façon dont les personnages ont de s’exprimer et de nouer des relations entre eux, dont l’intrigue se développe petit à petit. C’était un équilibre assez fin à trouver, et l’équipe du film arrive à le garder tout au long. On peut éventuellement reprocher du coup un manque de prise de risque, mais je trouve que c’est déjà un exploit d’y être parvenu. Loin d’être un film de super-héros à la française, on a bien un film français de super-héros, et c’est là toute sa force.
Le casting est dans l’ensemble plutôt correct. C’est assez marrant de retrouver Benoît Poelvoorde, Gilles Cohen ou Camille Japy dans ce genre de film, mais les trois s’en sortent plutôt bien. De même que Leila Bekhti, Pio Marmaï ou Swann Arlaud (ce stéréotype quoi). Un peu moins convaincu par Vimala Pons, mais je ne sais pas si c’est parce que son personnage manque de place pour s’exprimer pleinement. Sur le plan technique, autre grosse surprise : le film n’a pas de quoi être jaloux des grosses productions hollywoodienne. La musique comme les effets spéciaux sont largement à la hauteur ; les décors font un poil trop clichés, mais fonctionnent quand même ; et la réalisation propose plusieurs scènes très sympas.
Bref, une très belle surprise avec ce film. Bien sûr, il a des défauts et n’excelle pas autant que d’autres ; mais compte tenu du contexte et de certaines expériences passées, je dois admettre avoir été conquis du début à la fin. Aucune déception, juste l’espoir de voir plus de productions similaires en France, qui n’iront qu’en s’améliorant si on les laisse s’exprimer.