Un dessinateur de BD célibataire (Lemmon toujours aussi génial), heureux et fier de sa liberté d'homme seul, se retrouve, suite à une soirée un peu trop arrosée, marié à une jeune italienne (Virna Lisi toujours aussi sublimissime)....
Avec ses accents misogynes comment tuer votre femme aborde la question du mariage. Dans cette rencontre entre Lemmon et Lisi, le mariage n'a pas lieu uniquement entre les deux personnages. Le film est également une tentative de marier la comédie glamour élégante et noire, tendance Wilder (Lemmon à l'écran) à la comédie sociale italienne beaucoup plus féroce, tendance Germi (Lisi à l'écran). Sans rentrer dans des détails narratifs, cette jonction fonctionne à merveille et la mise en scène suit parfaitement. Mélangeant des traits de ces deux styles de cinéma pour créer quelque chose d'assez frais et neuf. A cela vient s'ajouter une autre donnée, Stanley Ford (le dessinateur) se met lui-même en situation avant de pouvoir dessiner ses planches. La mise en scène, sous forme de vignettes, colorés, sixties, revêt cet habillage comic.
Mais ce qui était clairement envisagé comme de la fiction dans un premier temps (c'est un agent secret qui lutte contre le crime) est représenté par la suite comme étant la copie du réel (les mésaventures d'un homme marié). A travers cela le film pose une autre question, celle du rapport entre l'imaginaire collectif et du quotidien réel. Et revient également à l'idée du cinéma, ou de tout autre art sur la question du vrai et du faux. Le crime que Stanley dessine dans sa BD et pour lequel il est vraiment accusé, renvoie à la même image que celle de l'agent secret, le désir/mensonge, la fuite du quotidien par l'imaginaire. Et nous renvoie également, et c'est tout le sujet du film, à l'image centrale, cette représentation du quotidien, avec ses traits caricaturaux parfois justes mais appuyés, elle aussi, n'est-elle pas elle aussi un mensonge.
C'est vraiment une super comédie, souvent hilarante, avec un grand soin apporté aux seconds rôles et un couple d'acteurs géniaux.