Marcus Nispel le barbare.
Conan est un film mauvais non seulement en comparaison de son aîné, mais également en lui-même. Son gros point noir est l'ennui profond qu'il procure a qui veut le voir, ce film est terriblement pénible, ce qui semble incroyable puisqu'on est pourtant devant un film de divertissement. Cet ennui provient probablement du manque de beaucoup d'éléments indispensables à en faire une réussite du genre. L'histoire n'est pas son principal point faible, même si elle ressemble à beaucoup d'autres, une histoire banale est toujours rattrapable. Ce film manque surtout d'un acteur charismatique, car même si Schwarzenegger n'a jamais été un prodige du 7ème art, il a toujours eu de la présence à l'écran, Terminator le démontre à lui seul. Que dire alors de Jason Momoa, sinon qu'il est là exclusivement pour ses muscles et ça n'est vraiment pas exagéré, ce n'est pas qu'il joue mal, il ne joue pas du tout, c'est à de demander si le scripte ne fait pas en sorte, par moments, de lui éviter de jouer.
Les méchants passent aussi à côté de leur vocation, un méchant sadique, malsain et psychopathe est absolument essentiel en fantasy. On garde souvent une bonne impression d'un film juste grâce à un méchant mémorable, le personnage de Rose McGowan (méconnaissable) était à creuser, la relation avec son père aurait pu basculer dans l'inceste pour ajouter du piment mais non, rien de tout ça, les méchants sont fades.
Non, ce qui manque cruellement, ce sont les personnages secondaires et l'humour qu'ils portent généralement à l'écran, sans pour autant transformer le film en comédie. Le problème de celui-ci, c'est qu'il n'y a pas d'humour parce-qu'il n'y a pas de personnages secondaires, on tourne en rond autour de Conan, Tamara et le couple d'affreux pendant 1h45. Ron Perlman est présent à l'écran de manière beaucoup trop brève pour redonner de la saveur à un film qui n'en a pas plus qu'un cheeseburger.
On retiendra de la mise en scène le fait que Marcus Nispel ne maîtrise pas du tout ses scènes d'action, il a la manie de les filmer de beaucoup trop prêt au point de les rendre illisibles, ajoutez à cela des éléments scéniques bien trop nombreux qui noient l'action et vous ne comprendrez ce qui s'est passé dans une scène qu'en en voyant le résultat.
Tout ça n'est pas grave finalement, on oubliera bien vite ce film pour se rabattre sur son prédécesseur qui finalement vieilli assez bien et puis franchement, rien que pour voir le gouverneur de Californie en slip de peau de bête sa vaut le coup.