Conan par Le Blog Du Cinéma
Allons droit au but : j'ai beaucoup apprécié cette version de Conan Le Barbare. Non, ce n'est pas un concurrent aux Oscars, bien sûr que non. Non il ne détrône pas l'original avec l'inoubliable Arnold Schwarzenegger. Non, il n'y a pas de grandes surprises non plus, le tout est assez simple. Mais il remplit toutes les attentes que j'avais d'un film appelé « Conan le Barbare » (pour se faire, il faut néanmoins faire table rase du passé, un peu comme si vous n'aviez jamais vu ni entendu parlé du premier Conan).
Ce Conan version 2011, comme l'adaptation de Robert E. Howard avec les mêmes producteurs, Solomon Kane, est un morceau efficace de divertissement et je dirais même plus, comparé à d'autres films ayant des ambitions similaires, tels que Prince Of Persia – Les Sables Du Temps, Le Roi Scorpion et Le Choc Des Titans (autre remake), il apparaît beaucoup plus punchy.
L'ensemble tient toutes ses promesses. Le monde dans lequel nous sont présentés les personnages est vaste et crade au possible. En effet, Conan se déplace beaucoup et nous sommes face à une multitude d'environnements différents, tous superbement conçus à partir de fusion de différentes cultures et avec un regard réaliste et finement exploité. De plus, le film n'est pas timide sur la violence. Les (très) nombeuses scènes d'actions sont convaincantes et en outre très sanglantes. Les amateurs d'effusions de sang seront donc aux anges.
Il convient également de signaler le bon travail du compositeur Tyler Bates (Sucker Punch, Watchmen...) avec une composition forte, épique et efficace de bout en bout. Ainsi donc, longtemps critiqué, souvent à tort, Marcus Nispel a vraiment fait un excellent travail avec ce film et n'hésite pas à rendre hommage à John Milius dans une scène d'introduction où Conan et son père forgent une épée ensemble, scène qui fait évidemment écho à la scène d'ouverture du film de 1982.
Du côté des acteurs, tous tiennent leurs rôles avec plus ou moins de facilité, tous nous servent les mimiques et les postures indispensables au genre mais si quelqu'un arrive à convaincre de but en blanc, c'est bien Jason Momoa. Mieux connu comme acteur de télévision jusqu'à présent avec des rôles dans Baywatch, Stargate Atlantis et Game of Thrones, il ne possède certes pas la même présence que Arnold Schwarzenegger à l'écran, mais offre néanmoins une performance adéquate à son personnage malgré un côté poseur un peu trop présent par moment.
La grande question est de savoir comment le public de cinéma version 2011 va réagir face à cette relique dépoussiérée d'une époque révolue. C'est un film à prendre au second degré, qui ne prétend pas être autre chose qu'un divertissement dopé à la testostérone, où les personnages brandissent leurs épées vers le ciel dans un élan puissant tout en criant à tue-tête pour un oui ou pour un non. Et pourtant, pour une raison quelconque, le public moderne semble penser qu'il est au-dessus de ce genre de production et à tendance à ricaner face à de telles choses. En réalité, cela témoigne du rejet d'une époque certes révolue mais qui connaissait le vrai sens du mot divertissement. Marcus Nispel est donc à considérer comme un perpétuel nostalgique au travail bien fait.