En ces temps immémoriaux, un film sortait tranquillement des ténèbres, Conan le Barbare ou Conan le Cimmérien ! Une époque imaginaire entre histoire et préhistoire, magnifiquement illustrée par les peintures de Frank Frazetta. Seul un homme comme Dino de Laurentiis avait les moyens et surtout l'audace, de produire un tel monument. Ce mécène omnipotent du cinéma associe John Milius (Scénariste de Magnum Force, Apocalypse Now) à Basil Poledouris qui signe une musique envoûtante et intemporelle, à mi-chemin entre le péplum et Carmina burana...
De l'Heroic Fantasy comme on n'en avait jamais vu sur grand écran. Serpents géants, muscles saillants, pouvoirs magiques, jolies guerrières faiblement vêtues, temples richement décorés, sorciers et voleurs, rien ne manque. Les scènes sont iconiques, comme celle où Conan est crucifié à un arbre mort au milieu du désert et livré aux vautours. Il a comme coéquipière la belle Sandahl Bergman qui évolue avec grâce dans des combats sanglants et rejoindra le cercle prestigieux des Valkyries. La fameuse orgie cannibale où James Earl Jones se mue en Serpent est d'anthologie.
En 1982, on était totalement transporté par l'exotisme des images et la cruauté des personnages. Tout comme ces fidèles amassés au pied du temple du Dieu Serpent, prêts à être sacrifiés. C'était sans compter la ruse et la force brute d'Arnold, capable d'assommer un chameau d'un seul coup de point. Mais il a aussi l'élégance des grands maîtres d’Asie qui l'ont formé, exécutant des katas avec dextérité et patience. La tête de James Earl Jones (la voix de Vador) n'a pas tenue longtemps, elle roule dans la poussière avec sa longue perruque. Le temps est venu de faire la place à King Conan, mais ceci est une autre histoire...
Ce film n'aura qu'une suite, Conan le destructeur, moins réussie et fera des émules comme Kalidor avec toujours Arnold. Il aura un modeste concurrent sorti la même année, Dar l'invicible, The Beastmaster avec Marc Singer le héros de 'V'... ;)