Conann est une fable, violente et belle, sur l'horreur humaine. Bertrand Mandico y détourne la figure canonique de Conan le barbare pour en faire une héroïne polymorphe, incarnant les différents visages de la barbarie. Son esthétique singulière participe grandement à la séduction du spectateur, et adoucit la violence crue du film. Le travail sur les costumes et le maquillage, en particulier, est remarquable. Le cinéaste, à travers la représentation d'une violence presque exclusivement féminine, déjoue et se joue des genres, dont les personnages ne cessent d'affirmer la porosité.