Il y a des films qui portent une sorte de magie éternelle et Conann en fait partie. Un multiverse de l'esprit-transcendantale, une expérience à tous les niveaux, philosophique, psychologique, sensoriel, narratif, corporel et encore une fois, Conann en fait partie.
Et pourtant c'est tellement hermétique pour qui n'osera pas être sensible devant un tel ouvrage, l'esprit doit être capable de franchir ses propres limites genré. Cinéma transe-genre et non binaire, tel les garçons sauvages, le cinéma de Bertrand Mandico est unique, fascinant, raté parfois, je pense à after blue par exemple qui pour moi rate une partie de son sujet avec un jeu et scénario trop bancal qui manque de finition.
Conann lui, est son contraire pour moi, il sait parfaitement ou il va, au point où il s'assume dans la sublimation de son style et de ses messages. Ici nous sondons l'âme de la femme guerrière, la barbare Connan, qui se transcende en permanence à chacune de ses vies, à chaque fois qu'elle s'assassine. De part son petit théâtre de personnage dont Rainer est la clef de voûte (la part animale, la chienne) cette cruauté barbare nous montre que l'horreur est au centre de la vie, comme la beauté, en effet, le sublime ne saurai exister autrement.
Nous naviguons ici dans le subconscient d'une femme, qui s'abandonne à sa transcendance. Elle sera aussi impitoyable que n'importe quel homme, le genre ne change rien quand on s'accepte. Un film vivre d'urgence si vous n'avez pas peur justement de voyager dans un genre nouveau, exploré notament par Panos Cosmatos sur une autre échelle plus meta-societal que genré, tout deux appartiennent pourtant à cette nouvelle phase fascinante du cinéma moderne.
De très loin, ça ne plaira vraiment pas à tous le monde, je m'amuse presque à imaginer presque la tête du spectateur lambda devant un tel spectacle. Mais c'est un pied fascinant pour qui sera en prendre sa mesure et osera plonger dans le film sans retenu, sans peur et sans avis préconçu tout en essayant de comprendre ce qu'il dit sur cette part de nous même.
Vous avez aimé les garçons sauvages, Connan va vous ravir.