Princesse déchue
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Découvert dans le cadre du Festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles, le film d'Idan Haguel est une comédie dramatique plutôt fine et parfois gonflée sur la société israélienne. ‘Concerned Citizen’ est un film qui fonce, qui va dans le tas et dont l’humour l’empêche de tomber dans le travers ou dans le cliché du film dossier.
Ben est un homosexuel politiquement libéral qui tente d'améliorer son quartier dans les bidonvilles du sud de Tel Aviv en plantant un arbre dans sa rue. Cela déclenche une série d'événements qui le mêlent à l'arrestation brutale d'un immigrant par la police.
A l’instar du cinéma iranien, le cinéma israélien est un cinéma qui ose dépeindre frontalement la société israélienne. Le réalisateur en dépeint la violence la grande brutalité. La brutalité des forces de polices, ou la brutalité d’un homme macho. La société y est présentée comme gangrenée par le racisme, les migrants étant traités comme des moins que rien. Il y a également une grande idée. Ce couple homosexuel, symbolisant à la fois la jeunesse et la modernité puisque ce couple va faire appel à une mère porteuse, est lui-même parfois d’une grande violence avec les migrants qui vivent au-dessus de chez eux. Une autre bonne idée, c’est le contraste entre cet appartement cossu et ce quartier assez malfamé où l’on défèque dans le hall d’un immeuble.
Ce qui surprend, c’est que le film est bourré d’humour. Il y a le psy aux méthodes peu orthodoxes, une chorégraphie assez marrante et des dialogues très bien ciselés. Le cinéaste sait créer un joli comique de situation, notamment quand l’un des deux mecs découvre que l’autre tente de vendre en douce leur appartement. Et puis, on n’est pas vraiment dans le politiquement correct car le cinéaste porte un regard amusé pour ne pas dire moqueur sur cette génération prête à s’enflammer parfois pour un rien. En ce sens, le coup de téléphone que passe l’homme aux services municipaux, pour dénoncer les deux migrants qui s’adosserait à un jeune arbre et donc l’abimerait, est hilarant et symptomatique de l’hypocrisie de ce jeune homme.
Très bien interprété mais surtout très bien construit, le film repose sur une alternance constante de chaud et de froid. Le film alterne entre drame et comédie, entre constat sérieux et implacable sur la société israélienne et drôlerie, à l’image du titre ironique et surtout de la dernière scène. Elle est assez osée puisqu’il s’agit d’une scène de masturbation pour permettre la fécondation de la mère porteuse. Elle n’en n’est pas pour autant scabreuse, puisque l’acte est judicieusement hors-cadre. On ne voit que les visages.
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Créée
le 27 déc. 2022
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