"Nous servons un idéal, mais nous ne sommes pas des êtres idéaux."
Le cinéaste allemand Edward Berger (À l'Ouest rien de nouveau, version 2022) adapte l’œuvre de Robert Harris (co-scénariste de «The Ghost Writer» et «J'accuse»), et nous plonge dans les arcanes du Vatican à travers ce fameux conclave, une assemblée constituée de cardinaux dont la tâche est d'élire le nouveau pape. Cloîtrés ensemble, ils vont devoir décider ensemble. Mais le sont-ils vraiment ?
Au programme de ce thriller politico-écclésiastique, une enquête, une remise en question et pas mal de dissimulations et de manipulations.
Une guerre de pouvoirs et d'egos où chaque voix peut faire la différence, où les plus dangereux semblent être les plus ambitieux, et où les révélations vont bon train.
Un film qui déroule son histoire de manière convaincante et appliquée, accompagnée d'une mise en scène immersive (nous dévoilant les différents rouages de ce conclave) et à l'esthétique blanche-noire-rouge très soignée.
Sans oublier son casting classieux, à la tête duquel excelle, une nouvelle fois, Ralph Fiennes, dans le rôle d'un cardinal en proie au doute et à la recherche de la vérité, lui qui est charge de l'organisation de cette élection primordiale.
Dépeignant l'institution catholique à travers ses désunions, ses failles et ses travers, le film se prend malheureusement un peu les pieds dans le tapis dans sa dernière demi-heure, voulant grossir le trait dans son écriture et les symboliques qui en découlent.
Jusqu'à arriver à une révélation finale, ultime pied-de-nez à l'Église, qui me laisse un peu circonspect, tant elle semble arriver comme un cheveu sur la soupe, et venir en partie casser ce qui avait été mis en place jusque-là.
Bref, une élection sous tension restant très plaisante à suivre, malgré un dernier quart plus fragile et qui m'empêche de hisser celle-ci dans la catégorie des films vraiment marquants de cette année.